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Vue de Delft

Je suis allée à Amsterdam pour voir les Vermeer. Juste les Vermeer – ceux de « l’exposition du siècle », comme on l’appelle, qui se tient jusqu’en juin au Rijksmuseum. D’Amsterdam, où j’arrivais la veille, je garde le souvenir d’une ville crasseuse, de canaux sinistres, de vélos lancés à fond de train et de tramways bondés. J’eus beau me forcer à trouver quelque attrait aux maisons noires et blanches et aux ponts jetés sur le Prinsengracht, ça ne fonctionnait pas. Le ciel était maussade et mon humeur aussi. Rien dans cette ville ne me plaisait. J’en voulais même à ceux qui m’avaient conseillé une balade dans le centre historique que j’allais – disaient-ils – adorer. Eh bien non. Les villes vous les adoptez d’emblée, ou pas. Je m’y sentais étrangère et ne comprenais pas l’engouement des touristes pour cette ville somme toute assez surfaite. Et puis, aucune trace de Vermeer, de sa lumière. Juste une ville triste. J’errais donc de canaux en canaux, prenant malgré tout quelques photos (que j’allais ensuite m’empresser d’effacer) comme pour me persuader …

Rendez-vous au musée

Il y a dans la vie d’étranges hasards, des coïncidences, des concordances de temps et d’espace qui nous prouvent qu’effectivement … rien n’arrive par hasard, que nos émerveillements, nos découvertes, toutes nos rencontres sont liés, reliés par des fils invisibles qui tout en s’enchevêtrant, nous tirent, nous poussent, nous enveloppent et nous accompagnent. Et parfois cela se manifeste par de tout petits clins d’œil … Il y a quelques années, je devais participer à un séminaire en Norvège. Le vol qui emportait les autres participants vers Stavanger étant complet, je voyageais seule – et m’en réjouissais ; ouf, un peu de liberté ! – et devais faire escale à Amsterdam – et cela aussi me réjouissait tant j’aime les avions et les aéroports. J’avais emporté Le voyage à Venise de Philippe Beaussant parce que j’ai toujours un livre en cours et parce que l’avion est, selon moi, l’endroit au monde le plus propice à la lecture. Pourquoi avais-je choisi ce roman ? Je ne sais plus. Parce qu’il y était question de Venise dont je revenais ? Sans doute. …