Tous les articles classés dans : à table !

Gourmet à manger du foin …

Monsieur Ansel qui nous aide au jardin ne s’étonne plus de mes expériences culinaires pour lesquelles je sollicite son aide : cueillette de reine des près dans le jardin abandonné de notre voisin (pour aromatiser du vin) ou de fleurs de sureau dans les branches les plus hautes de l’arbre car là elles sont plus belles (pour aromatiser un cake). Et quand je lui propose de goûter feuilles de consoude, de tilleul, de sedum, ou bourgeons de sapin, primevères et autres fleurs comestibles, il me répond invariablement avec un sourire et une moue légèrement dégoûtée, que non merci, sans façons, il n’aime pas les herbes et les salades ! Au fil des ans, même s’il s’est habitué à notre consommation de plantes qu’il doit juger étrange et bien qu’il arrose consciencieusement nos plants de roquette, d’hysope ou de capucine, il n’en goûtera jamais ne serait-ce qu’une feuille ou un pétale. Malgré tout – et cela est devenu un jeu entre nous -, je continue à lui indiquer tout ce qui se mange dans le jardin en lui …

Confiture du Nouvel An

Qui adresse encore ses vœux en prenant la peine de les écrire sur une jolie carte et de l’expédier en ayant pris soin de coller un beau timbre sur l’enveloppe ? Plus grand monde, malheureusement, et je peux compter sur les doigts d’une main les cartes que je reçois. Cette année encore, les textos reçus – et dont on devine qu’il s’agit d’un envoi en nombre tant ils sont rédigés de manière impersonnelle afin d’être adressés à l’entièreté d’un carnet d’adresses téléphoniques (amis, collègues, … plombier et fournisseurs !) – m’ont laissée consternée. Et que dire de cette formule à la mode « belle année » qui me hérisse au plus au point. L’adjectif bonne est-il trop traditionnel, trop simple ? Vraisemblablement. Certains doivent, j’imagine, penser faire preuve d’une originalité folle en remplaçant bonne par belle. Insupportable. Moi je veux qu’on me souhaite une bonne année, point barre. Et quant à savoir si elle sera belle, il faut la laisser passer car c’est bien au travers du filtre du temps, des expériences heureuses et malheureuses que l’on pourra dire : « mes …

Un gâteau vénitien …

C’est bizarre la vie d’une recette. Enfin, celles que l’on griffonne sur un bout de papier alors que nous en suivons, hypnotisés, la réalisation dans une émission de cuisine. On les oublie, puis un jour on s’en souvient, les redécouvrant au hasard d’un classement militaire de nos nombreuses fiches culinaires. Ce fût le cas de cette recette de Nigella Lawson dont je suivais – il y a de cela des lustres – les émissions (en anglais, ça ne fait pas de mal) sur Cuisine TV. J’étais fascinée par son côté décomplexé, faisant de l’approximatif une qualité et d’une simplicité opulente, mais néanmoins très smart, un synonyme de convivialité. Et puis, la fin de chaque séquence la montrant se relevant la nuit, ouvrant son frigo pour déguster debout et en pyjama un reste de gâteau, de crème ou de poulet, me réjouissait. Mais je reviens à cette recette de gâteau vénitien. Je le réalisai pour la première fois un samedi après-midi de pluie à Bruxelles, légèrement dubitative quant au résultat. On trouvait en effet dans la …

Christmas cake

Autant l’avouer, je suis une fan absolue de la série britannique Downton Abbey. Alors quand mes yeux se posèrent sur Downton Abbaye, recettes de Noël, exposé en bonne place au Furet du nord, j’en saisi un exemplaire, le feuilletai avec délectation – découvrant de superbes photos, une mise en page élégante et des recettes à l’avenant – puis me dirigeai vers les caisses, un exemplaire sous le bras et un sourire de satisfaction aux lèvres. Car si j’aime Downton Abbey, j’aime aussi Noël et l’idée de tester de nouvelles recettes anglaises comme ce Christmas cake. La photographie figurant à côté de la recette me donna en effet immédiatement envie de faire ce gâteau, promesse de réconfort, d’authenticité et de Noël traditionnel. Qu’il est loin en effet le temps où ma grand-mère petite-fille s’émerveillait d’une orange et où amandes et figues séchées composaient un dessert de fête. Ce cake de Noël me semblait parfait. A la fois simple et somptueux car riche en raisins secs, amandes, zestes d’agrumes, parfumé au Cognac et décoré de fruits confits. …

Un café ou un spritz ? Deux, trois adresses à Venise …

Loin de moi l’idée de vous donner une liste exhaustive de tous les cafés de Venise mais plutôt de partager quelques adresses que j’apprécie tout particulièrement. Car à Venise, prendre le temps de savourer un espresso, un petit gâteau ou un spritz fait selon moi partie du bonheur de vivre la ville. Quoi de mieux en effet que de déguster un café tout en étant à la fois parfaitement détendu et d’une attention extrême à tout ce qui nous entoure. Une expérience multi sensorielle comme je l’écrivais dans mon précédent article … Et puis, pour connaitre véritablement une ville, j’ai toujours pensé qu’il n’y a pas mieux que les librairies et … les cafés. Certaines adresses ne sont plus à présenter mais, je me suis aperçue que, malgré tout, certains répugnent à s’y rendre, par snobisme sans doute – le « trop connu » devant être pour eux synonyme de vulgaire – ou par crainte d’une addition trop salée. Dans les deux cas, c’est idiot. Du troquet minuscule aux ors de chez Florian, Venise dévoile là aussi …

Torta di noci con crema al mascarpone (gâteau aux noix et à la crème de mascarpone)

J’ai découvert cette recette il y a quelques années dans un article de Elle à table consacré à l’Italie. Biscuit aux noix fourré d’une crème de mascarpone aromatisée au café. Cela ne pouvait être que délicieux*. Je testais donc très vite cette recette, suivant scrupuleusement les indications de proportions car, comme chacun sait, la pâtisserie demande de la rigueur, tout se jouant au gramme et au centilitre près. Au centilitre près, oui … La recette indiquait d’incorporer dans le biscuit 15 cl de rhum. Et comme j’avais décidé de doubler les proportions afin d’obtenir un gâteau plus généreux, je versai donc mes 30 cl de rhum dans un verre-doseur ; m’étonnant quand même de la quantité d’alcool. Mais bon, j’adore le rhum et puis, Elle à table ne pouvait pas se tromper ! J’incorporai donc les 30 cl d’alcool (presque un tiers de bouteille quant on y pense) à ma pâte. Pensant qu’il devait y avoir une raison (que j’ignorais). J’aurais dû me faire confiance et comprendre plus vite qu’une erreur de frappe avait supprimé …

Asperges à la flamande

Pour moi, les asperges sont synonyme de printemps. Les vertes notamment que je trouve en accord parfait avec les feuilles toutes neuves, tendres et de ce vert acide qui donne envie de les manger. Alors, déguster des asperges c’est un peu comme croquer le printemps. Pour les accompagner rien ne vaut bien-sûr une sauce hollandaise. Mais c’est un peu long et délicat à réaliser, alors je les prépare à la flamande, à la fainéante devrais-je dire tant cela est simple et rapide. Et puis l’alliance des œufs, du persil, du beurre fondu et des asperges est tout bonnement divine. C’est l’entrée parfaite en cette saison. Voilà la recette : Asperges à la flamande Pour une entrée généreuse pour 4 personnes – 1,5 kg d’asperges blanches et vertes – Environ 125 g de beurre – Un bouquet de persil plat – 4 œufs – Sel et poivre Eplucher les asperges. Cuire les œufs durs puis les refroidir, les écaler et les écraser grossièrement à la fourchette, faire fondre le beurre dans une petite casserole (attention, il …

Petites crèmes au citron

Il y a quelques semaines, alors que je composais le menu d’un déjeuner d’inspiration italienne devant réunir mes parents et des amis, je buttais sur le choix du dessert. Je souhaitais quelque chose de léger car j’avais prévu après le potage de tomates jaunes (une délicieuse invention de Diane) et le risotto à l’estragon et aux pignons grillés, des filets de rougets accompagnés d’une caponata, le tout suivi par du Gorgonzola proposé dans sa version classique et dans sa version cremoso ; c’est-à-dire plus affinée et si crémeuse qu’il se sert à la cuillère comme le Mont d’Or. Le dessert se devait donc de clore le repas sans plus alourdir les estomacs. J’écartais ainsi Cassata, cannoli, tiramisu, torta … Il me fallait plutôt un dessert acidulé et léger mais toujours d’inspiration italienne. Je passais des heures plongée dans nos livres de recettes et sur internet à la recherche du dessert adéquat. Un vrai casse-tête. D’autant que parmi mes amis je compte des intolérants au gluten et un sportif on ne peut plus sympathique mais très …

Confitures

Je suis plutôt cigale que fourmi. Mettre de côté, penser à l’avenir, épargner, économiser sont des choses que je ne sais pas faire. J’ai d’ailleurs toujours pensé que compter ses sous et les planquer à la Caisse d’Epargne manquait sérieusement d’élégance. Au grippe-sou mesquin, j’ai toujours préféré le bohème flamboyant. Je ne mets rien de côté sauf, à bien y réfléchir, trois choses : des livres qui attendent leur heure de lecture, des jours de congé (au travail mon compte « épargne-temps » – quelle drôle d’appellation quand on y pense – est gonflé au maximum car le ras-le-bol extrême ou l’opportunité d’un voyage extraordinaire n’étant pas à exclure, je mets de côté de la liberté !) et enfin, des confitures … Depuis quelques années, j’en fais chaque été et éprouve un plaisir d’Harpagon à contempler mes dizaines de pots alignés sur les étagères du cellier ; la comparaison s’arrêtant là car je fais de la confiture avant tout pour les autres. Savoir que l’hiver venu, famille et amis pourront étaler sur la brioche du …

Krakinoskis (gâteau russe à la rhubarbe)

À Doudeauville, pas de potager (il faudrait y vivre en permanence) mais de pleines potées d’herbes aromatiques, de fraisiers, de thulbagias, de verveine citronnelle, un énorme parterre d’oseille, de la livèche (ou céleri vivace), des fleurs comestibles et un grand carré de rhubarbe ; quatre beaux pieds qui se plaisent fort bien au fond du jardin (ombre et fraicheur du sol). D’avril à juillet, leurs grandes feuilles se déploient dissimulant des tiges striées de carmin, mini forêt tropicale refuge des grenouilles rousses. J’aime, à la tombée du jour, enfiler mes bottes, empoigner un panier et traverser le jardin quand je viens juste de décider que j’ai bien envie de faire un gâteau à la rhubarbe ! Il m’en faut 4 ou 5 beaux bâtons que je casse d’un coup sec en tirant sur la tige. Je supprime leurs feuilles, les jette sur le tas de compost et regagne la maison sans trop me presser. L’air est plus frais, la lune, pâle croissant jaune paille, s’est levée dans un ciel sans nuage et le chant fluté …