Tous les articles classés dans : l’heure du thé

Gourmet à manger du foin …

Monsieur Ansel qui nous aide au jardin ne s’étonne plus de mes expériences culinaires pour lesquelles je sollicite son aide : cueillette de reine des près dans le jardin abandonné de notre voisin (pour aromatiser du vin) ou de fleurs de sureau dans les branches les plus hautes de l’arbre car là elles sont plus belles (pour aromatiser un cake). Et quand je lui propose de goûter feuilles de consoude, de tilleul, de sedum, ou bourgeons de sapin, primevères et autres fleurs comestibles, il me répond invariablement avec un sourire et une moue légèrement dégoûtée, que non merci, sans façons, il n’aime pas les herbes et les salades ! Au fil des ans, même s’il s’est habitué à notre consommation de plantes qu’il doit juger étrange et bien qu’il arrose consciencieusement nos plants de roquette, d’hysope ou de capucine, il n’en goûtera jamais ne serait-ce qu’une feuille ou un pétale. Malgré tout – et cela est devenu un jeu entre nous -, je continue à lui indiquer tout ce qui se mange dans le jardin en lui …

Un gâteau vénitien …

C’est bizarre la vie d’une recette. Enfin, celles que l’on griffonne sur un bout de papier alors que nous en suivons, hypnotisés, la réalisation dans une émission de cuisine. On les oublie, puis un jour on s’en souvient, les redécouvrant au hasard d’un classement militaire de nos nombreuses fiches culinaires. Ce fût le cas de cette recette de Nigella Lawson dont je suivais – il y a de cela des lustres – les émissions (en anglais, ça ne fait pas de mal) sur Cuisine TV. J’étais fascinée par son côté décomplexé, faisant de l’approximatif une qualité et d’une simplicité opulente, mais néanmoins très smart, un synonyme de convivialité. Et puis, la fin de chaque séquence la montrant se relevant la nuit, ouvrant son frigo pour déguster debout et en pyjama un reste de gâteau, de crème ou de poulet, me réjouissait. Mais je reviens à cette recette de gâteau vénitien. Je le réalisai pour la première fois un samedi après-midi de pluie à Bruxelles, légèrement dubitative quant au résultat. On trouvait en effet dans la …

Christmas cake

Autant l’avouer, je suis une fan absolue de la série britannique Downton Abbey. Alors quand mes yeux se posèrent sur Downton Abbaye, recettes de Noël, exposé en bonne place au Furet du nord, j’en saisi un exemplaire, le feuilletai avec délectation – découvrant de superbes photos, une mise en page élégante et des recettes à l’avenant – puis me dirigeai vers les caisses, un exemplaire sous le bras et un sourire de satisfaction aux lèvres. Car si j’aime Downton Abbey, j’aime aussi Noël et l’idée de tester de nouvelles recettes anglaises comme ce Christmas cake. La photographie figurant à côté de la recette me donna en effet immédiatement envie de faire ce gâteau, promesse de réconfort, d’authenticité et de Noël traditionnel. Qu’il est loin en effet le temps où ma grand-mère petite-fille s’émerveillait d’une orange et où amandes et figues séchées composaient un dessert de fête. Ce cake de Noël me semblait parfait. A la fois simple et somptueux car riche en raisins secs, amandes, zestes d’agrumes, parfumé au Cognac et décoré de fruits confits. …

Torta di noci con crema al mascarpone (gâteau aux noix et à la crème de mascarpone)

J’ai découvert cette recette il y a quelques années dans un article de Elle à table consacré à l’Italie. Biscuit aux noix fourré d’une crème de mascarpone aromatisée au café. Cela ne pouvait être que délicieux*. Je testais donc très vite cette recette, suivant scrupuleusement les indications de proportions car, comme chacun sait, la pâtisserie demande de la rigueur, tout se jouant au gramme et au centilitre près. Au centilitre près, oui … La recette indiquait d’incorporer dans le biscuit 15 cl de rhum. Et comme j’avais décidé de doubler les proportions afin d’obtenir un gâteau plus généreux, je versai donc mes 30 cl de rhum dans un verre-doseur ; m’étonnant quand même de la quantité d’alcool. Mais bon, j’adore le rhum et puis, Elle à table ne pouvait pas se tromper ! J’incorporai donc les 30 cl d’alcool (presque un tiers de bouteille quant on y pense) à ma pâte. Pensant qu’il devait y avoir une raison (que j’ignorais). J’aurais dû me faire confiance et comprendre plus vite qu’une erreur de frappe avait supprimé …

Krakinoskis (gâteau russe à la rhubarbe)

À Doudeauville, pas de potager (il faudrait y vivre en permanence) mais de pleines potées d’herbes aromatiques, de fraisiers, de thulbagias, de verveine citronnelle, un énorme parterre d’oseille, de la livèche (ou céleri vivace), des fleurs comestibles et un grand carré de rhubarbe ; quatre beaux pieds qui se plaisent fort bien au fond du jardin (ombre et fraicheur du sol). D’avril à juillet, leurs grandes feuilles se déploient dissimulant des tiges striées de carmin, mini forêt tropicale refuge des grenouilles rousses. J’aime, à la tombée du jour, enfiler mes bottes, empoigner un panier et traverser le jardin quand je viens juste de décider que j’ai bien envie de faire un gâteau à la rhubarbe ! Il m’en faut 4 ou 5 beaux bâtons que je casse d’un coup sec en tirant sur la tige. Je supprime leurs feuilles, les jette sur le tas de compost et regagne la maison sans trop me presser. L’air est plus frais, la lune, pâle croissant jaune paille, s’est levée dans un ciel sans nuage et le chant fluté …

Biscuits de Noël alsaciens

Pas de vrai Noël sans nos petits biscuits alsaciens. Ceux qui me lisent connaissent mon amour de l’Alsace dont le parfum de cannelle et les maisons à colombage imprégnèrent mon enfance. Noël est par excellence la fête des enfants et pour peu que l’on en soit resté un, le rituel de la confection de ces petits biscuits est une fête avant la fête. Dimanche dernier fût l’une de ces journées. Depuis le matin le ciel était d’un gris opaque et la neige tombait sans discontinuer ; tantôt à gros flocons ronds et moelleux soudainement bousculés par des bourrasques glacées, tantôt en poudre de cristaux impalpables qui se transformaient en nuages de neige lorsque le vent soufflant en rafale se faisait plus violent. Dehors, pas un chat, pas un merle, juste les silhouettes sombres de quelques passants glissant prudemment sur les trottoirs. La ville avait disparu ou plutôt s’était transformée en une esquisse d’elle-même ; les contours des maisons devenaient flous, les voitures disparaissaient sous le blanc tout comme les réverbères et les arbres. Un temps …

Leçon de simplicité : Les « Pommes en l’air »

Dans mon article précédent je vous proposais une leçon de bonheur : la recette de la tarte Bourdaloue aux pommes et noix de pécan. Le commentaire laissé par Catherine m’a donné l’idée d’une seconde « leçon » ; de grande simplicité cette fois mais toujours avec des pommes. Les pommes en l’air. Une recette simple comme bonjour, faite en 3 secondes, idéale quand une envie de sucré et de réconfort se fait sentir. Le mois de février, en dépit de sa brièveté, m’a toujours semblé interminable. C’est un drôle de mois coincé entre la magie de janvier et le renouveau annoncé par mars. Seuls la neige et le froid rude peuvent le sauver en nous donnant la sensation d’être comme des survivants au cœur du pôle Nord, reclus dans la chaleur de notre tanière. Sortir, oui, juste pour aller travailler, revenir vite, passer à la boulangerie puis rentrer se réchauffer avec un chocolat chaud, une tranche de brioche ou ces pommes en l’air vites faites bien faites. Aujourd’hui le temps est juste morose. Pas de neige, pas d’étoiles glacées …

Leçon de bonheur : Tarte Bourdaloue aux pommes et noix de pécan

Hier soir, rendez-vous chez le kiné. Rien de grave, juste une séance pour me rassurer et m’entendre dire que mon genou gauche se porte à merveille. En fin psychologue, mon kiné sait bien que, même si je suis loin d’être douillette et plutôt d’une nature courageuse et stoïque, je suis, malgré tout, légèrement angoissée dès qu’il s’agit de ma santé ; ou plutôt de la crainte d’être privée de liberté ! Je ne m’évanouis pas à la vue du sang, je peux endurer sans broncher la douleur d’un orteil cassé mais suis malade rien qu’à l’idée d’être contrainte à l’immobilité. Comme à notre habitude, alors que mon genou se pliait –au sens propre – aux exercices d’assouplissement, nous avons conversé. De fil en aiguille, après avoir évoqué les vœux de jadis (l’heureux temps où le mot étrennes avait un sens), nous avons déploré de concert cette généralisation du « chacun pour soi », du chacun replié sur son nombril à la recherche d’un équilibre intérieur et des gourous en tous genres aussi prompts à proposer …

Haïkus d’hiver avec une tasse de thé

Dimanche après-midi. Tout est calme. Première journée de vacances, de vacance, de liberté … journée entre parenthèses, comme suspendue avant le départ demain pour la campagne. Une journée pour moi. Un peu égoïste. L’hiver tarde à venir. La douceur de l’air me déprime. Je veux du froid bleu, des ours polaires, des étoiles de givres et du thé brulant … Qu’à cela ne tienne, je fais « comme si » : j’allume des bougies, parfume l’appartement aux clémentines corses – pour moi synonymes de Noël -, je baisse légèrement les stores sur le gris du ciel puis je fais bouillir l’eau du thé et enfin, attrape dans ma bibliothèque mes recueils de haïkus. Car l’hiver aussi a ses haïkus … C’est décidé je vais de ce pas m’enrhumer pour voir la neige Sampû Dans les yeux du chat la couleur de la mer un jour ensoleillé d’hiver Yorie Ah ! lune d’hiver Depuis ce temple sans porte Que le ciel est haut Yosa Buson  L’ombre solitaire d’un héron immobile – il va neiger Sei’ichi Teshima Soleil couchant – Tout …

Pluie et tarte aux fraises

Il pleut. Les gouttières débordent. Tout le jardin est noyé. Journée de printemps pluvieux à la campagne ; temps idéal pour la première tarte aux fraises de la saison. Pour être honnête, je devrais plutôt dire que la pluie (presque bienvenue) est un prétexte tout trouvé : nous ne pouvons pas sortir, alors, occupons nous de façon gourmande à l’intérieur. De plus, deux belles barquettes de fraises dorment dans le cellier. Ce serait un crime de ne pas les manger et un double crime de les manger simplement saupoudrées de sucre. Elles méritent mieux… et nous aussi. Il faut bien se consoler de la pluie, n’est-ce pas ? Voilà ma version mise au point après avoir essayé bon nombre de recettes différentes. Elle est inratable : la pâte se travaille aisément et la crème pâtissière n’est ni trop épaisse ni trop liquide. De plus, elle est relativement rapide à faire la pâte se réalisant au robot.  Tarte aux Fraises Ingrédients Pour la pâte sablée amande : 200 g de farine 150 g de beurre très froid 70 g de sucre …