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Haïkus d’hiver avec une tasse de thé

Dimanche après-midi. Tout est calme. Première journée de vacances, de vacance, de liberté … journée entre parenthèses, comme suspendue avant le départ demain pour la campagne. Une journée pour moi. Un peu égoïste. L’hiver tarde à venir. La douceur de l’air me déprime. Je veux du froid bleu, des ours polaires, des étoiles de givres et du thé brulant … Qu’à cela ne tienne, je fais « comme si » : j’allume des bougies, parfume l’appartement aux clémentines corses – pour moi synonymes de Noël -, je baisse légèrement les stores sur le gris du ciel puis je fais bouillir l’eau du thé et enfin, attrape dans ma bibliothèque mes recueils de haïkus. Car l’hiver aussi a ses haïkus … C’est décidé je vais de ce pas m’enrhumer pour voir la neige Sampû Dans les yeux du chat la couleur de la mer un jour ensoleillé d’hiver Yorie Ah ! lune d’hiver Depuis ce temple sans porte Que le ciel est haut Yosa Buson  L’ombre solitaire d’un héron immobile – il va neiger Sei’ichi Teshima Soleil couchant – Tout …

Les haïkus disent tout

Les haïkus, ces très courts poèmes japonais – trois vers, c’est tout –, disent le monde, de la fourmi à la montagne, de la perle de rosée au ciel infini. « Fusion du cœur et des sens, du spirituel et du prosaïque ». Trois lignes qui disent le presque rien, l’infime, l’indicible, l’extraordinaire ordinaire. Trois lignes pour voir, ressentir et … méditer. J’avais, aujourd’hui, envie d’en partager quelques uns avec vous ! Ne possédant rien comme mon cœur est léger comme l’air est frais Issa Délice de traverser la rivière d’été sandales en main ! Buson Le saule peint le vent sans pinceau Saryû J’avais sommeil mais je suis retourné pour regarder le saule Baishitsu Parfois les nuages viennent reposer les gens d’admirer la lune Basho L’été – les mois de « vacance » – se prêtent bien à la contemplation du monde, non ? Nous avons le temps et la liberté, comme les enfants, d’être tout entiers dans ce que l’on voit, ce que l’on ressent, ce que l’on vit. Ici et maintenant. Il lèche la cuiller le gamin avec …

Federico Garcia Lorca

Diane me lisait ses poèmes lorsque j’étais toute petite. La « berceuse aux oranges » a bercé mon enfance. Est-ce pour cela que j’aime tant ses mots, ses couleurs, ses images, sa nostalgie ? Régulièrement je relis ses poèmes. Le matin, au petit déjeuner, une tasse de thé à la main, le livre ouvert à côté des tartines de miel, je savoure une page ou deux. Mieux que des vitamines. Une dose de beauté pour affronter une journée de travail et les petites horreurs quotidiennes. J’ai mon armure invisible. Caprice Au filet de la lune, araignée du ciel, se prennent les étoiles qui voltigent. Paysage sans chanson Ciel bleu. Campagne jaune. Montagne bleue. Campagne jaune. Par la plaine grillée un olivier chemine. Un olivier tout seul. Voyage La bouche du couchant mord la montagne. Une petite étoile s’est sauvée dans l’azur. Nocturne schématique Fenouil, serpent et jonc. Arôme, sillage et pénombre. Air, terre et solitude. (L’échelle atteint la lune.) L’été dernier, j’avais emporté « Romancero gitan » et « Les sonnets de l’amour obscur ». …