Confitures
Je suis plutôt cigale que fourmi. Mettre de côté, penser à l’avenir, épargner, économiser sont des choses que je ne sais pas faire. J’ai d’ailleurs toujours pensé que compter ses sous et les planquer à la Caisse d’Epargne manquait sérieusement d’élégance. Au grippe-sou mesquin, j’ai toujours préféré le bohème flamboyant. Je ne mets rien de côté sauf, à bien y réfléchir, trois choses : des livres qui attendent leur heure de lecture, des jours de congé (au travail mon compte « épargne-temps » – quelle drôle d’appellation quand on y pense – est gonflé au maximum car le ras-le-bol extrême ou l’opportunité d’un voyage extraordinaire n’étant pas à exclure, je mets de côté de la liberté !) et enfin, des confitures … Depuis quelques années, j’en fais chaque été et éprouve un plaisir d’Harpagon à contempler mes dizaines de pots alignés sur les étagères du cellier ; la comparaison s’arrêtant là car je fais de la confiture avant tout pour les autres. Savoir que l’hiver venu, famille et amis pourront étaler sur la brioche du …