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La Grèce

Je me suis souvent dit que, dans une vie antérieure, j’ai dû vivre là-bas, dans une île ocre posée telle un gros galet sur le bleu outremer de la mer Egée.

Je l’ai déjà évoqué, je suis persuadée que nous sommes destinés à rencontrer des lieux qui nous correspondent et nous donnent l’impression en les découvrant d’être chez nous. Je pense même qu’il existe pour chacun un lieu emblématique, point d’arrivée et point de départ de nos expériences de voyage passées et futures. Comme un repère, une évidence, la révélation que tous les lieux que nous avons aimés jusque-là et tous ceux que nous aimerons ensuite sont de la même famille.

La chaleur humide et la luxuriance des îles tropicales ne sont pas ma tasse de thé.

Ce que j’aime, c’est la chaleur sèche et stridente, les parfums chauffés de la myrrhe et des figuiers, le vent brûlant, la poussière comme du sable. Mais surtout, les collines râpées couvertes d’herbes sèches, de buissons qui semblent faire corps avec la terre et de juste quelques arbres. Et le vent. Et la mer tout autour. Les villages blancs. Les grands aplats bleus, blancs et jaunes du paysage. Le bruit du vent dans le silence.

Mon lieu, c’est la Grèce ou plus précisément un chapelet de petites îles arides, éparpillées comme des cailloux. Là, je suis parfaitement bien.

J’ai séjourné dans ce moulin, lors de ma découverte de l’île de Sifnos. On ne pouvait rêver meilleur poste d’observation pour voir la lune se lever puis se refléter sur la mer, écouter le vent et contempler le bleu à perte de vue tout autour de nous …

Vous le savez, je peux convoquer à loisir mes souvenirs grecs pour m’échapper mentalement

Je peux aussi, presque par surprise, retrouver ici les sensations éprouvées là-bas.

Comme hier, par grand beau temps à la campagne … Rien de plus éloigné de la Grèce que les collines du Boulonnais me direz-vous. Et pourtant … En effleurant nos gros buissons d’hellychrysums (j’ai demandé à Diane d’installer sur une des terrasse un « coin méditerranée »), leur parfum de curry porté par le vent léger, le silence d’un midi étouffant – lorsque la nature semble retenir son souffle et s’économiser par trop de chaleur, laissant le vent et le soleil seuls sur la terre – m’ont instantanément transportée là-bas. Une bouffée d’île grecque … Une bouffée de bonheur.

Ce que j’aime là-bas, je le retrouve par fragments sensoriels ici.

Cela dit, je devais déjà, depuis toujours, aimer ces paysages, ces sensations, ces parfums … La Grèce n’en est que le concentré, le révélateur.

Lorsque j’étais petite, nous avons passé de nombreux étés près de Grasse. Rien ne me ravissait plus alors que nos excursions, là-bas, très haut, au-delà des champs de lavandes, là où la végétation se raréfie et où le paysage devient minéral. Nous appelions cet endroit les jardins ! Autre souvenir, la côte dalmate. J’avais juste 9 ans mais je me rappelle parfaitement du blanc éblouissant des longues îles qui semblaient flotter, telles des sardines géantes, sur le bleu de la méditerranée …

Mon frère qui a vécu les mêmes paysages que moi n’est jamais plus heureux qu’au sommet du Mont-Ventoux ou de la montage Sainte Victoire. Allez savoir pourquoi … Les expériences de l’enfance forment les goûts des adultes n’est-ce pas ? Et là, j’ai eu beaucoup de chance ! Voyager (ce que nous avons beaucoup fait tous les quatre, petite compagnie familiale d’explorateurs) m’a donné la possibilité de découvrir ce qui me plait et me correspond. Un peu comme la carte savoureuse et généreuse d’un très bon restaurant… On ne peut pas aimer ce que l’on ne connait pas m’a toujours dit ma mère (et cela s’applique d’ailleurs à tout dans la vie). Oui, j’aime que ce j’ai découvert, reconnu, retrouvé mais également … tout ce qui me reste à découvrir. Sœur jumelle ou lointaine cousine de la Grèce, l’important est bien de voyager, de ressentir et de s’émerveiller n’est-ce pas ?

Et vous quelle est votre endroit repère ?

 


 

Mes îles ? Serifos, Sifnos, Folegandros, Astypalea, Milos, Santorin, Amorgos, Paros …


 

4 commentaires

  1. Hello Virginie! I don’t know what is happening but I have only just seen the notification for your post and yet it was obviously written a while ago. I seem to be having some problems with WordPress at the moment and can’t figure out why :-(((. Many apologies for getting to this so late. What a lovely article you have written and it resonated so well with me because I also feel that there are many places I feel completely at home, sometimes I understand so well why that might be and other times not at all. Two years ago we were in Madrid and, driving into the city, I had this feeling of familiarity with it. It was so strange as I had never been there before and do not even speak Spanish! Of course I could walk into any English garden and feel completely at home…. I feel that I grew up in a garden!! Just the sound of English birds or the smell of sweet peas can transport me to my grandmother ‘s garden. The sound of seagulls or the smell of salty sea air can take me right to Guernsey in the Channel Islands where we used to go on holiday! Lovely memories! I so enjoyed reading this and learning about your own special connections. Beautifully written and, as always, lovely photography!

    -Kate xx

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    • Hello Kate, MERCI pour ton si gentil commentaire !! Et de partager les endroits que tu aimes. J’ai aussi souvent eu cette impression d’être chez moi dans des villes que je ne connaissais pas jusqu’alors. Et c’est vrai que de simples parfums de fleurs (ah, les pois de senteurs ! aussi toute mon enfance !) peuvent nous transporter dans le temps et dans l’espace. J’aime beaucoup l’évocation pleine de sensibilité que tu fais des lieux qui t’ont marquée. Cette même sensibilité que l’on retrouve dans ton si beau jardin.
      Et là, excuse moi Kate de ne pas encore avoir posté un commentaire sur ton dernier article alors que la lecture et la découverte de tes photos est toujours un enchantement et une pause de soleil et de beauté dans la folie du quotidien.
      Merci chère Kate !
      Virginie XX

      Aimé par 1 personne

  2. Terri dit

    Oh Virginie I understand this so well as I’ve had the feeling of familiarity or « at home » sensation in a place I’ve never visited before. I am not sure what it is that attracts, whether a visual thing or truly a previous life!!! When I first went to Paris I felt like I was finally home. Isn’t that crazy having grown up in a place so different?!
    David wants to visit Greece and now I hope even more to visit its islands as well. Thank you for this beautiful post. XOXO Terri

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    • Dear Terri, Thank you for your nice comment ! Je me suis aussi souvent dit que nos vies antérieures (!?) – parfois j’aime à y croire ! – devaient peut-être se rappeler à nous par ces sensations si vivaces et ces impressions de déjà-vu et de bien être que nous ressentons dans certains endroits. Comme toi à Paris !
      Je suis sûre que tu adorerais les îles grecques dont certaines sont encore aujourd’hui des havres de paix et de beauté. Un prochain voyage à prévoir avec David ! (et en plus, dans les îles, il y a plein de cousins de Finn ! Les chats sont partout…).
      Merci chère Terri !
      Virginie XOXO

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