Je devais m’y rendre en juin. Ce fût partie remise, l’épidémie ayant eu raison de notre liberté. Coincée, j’étais coincée. Je repoussai donc mon vol et la réservation de mon appartement de l’arsenal à fin septembre me disant qu’après tout, je ne connaissais pas Venise en automne, que les jours devaient encore y être doux, la lumière dorée et les touristes pas trop nombreux. Je croisais quand même les doigts, priant pour que la deuxième vague ne m’empêche de partir. Ce qui s’avéra inutile. On a beau prier, le pire est toujours certain. Deux jours avant mon départ, l’Italie instaurait de nouvelles règles d’entrée sur son territoire obligeant les voyageurs à fournir un test covid négatif … Autant dire que ce fût une course effrénée. Trouver un laboratoire, faire un test et surtout obtenir des résultats en moins de 24 heures s’avéra un véritable parcours du combattant. J’atterris finalement dans un drive dédié au goupillonnement nasal et obtins mon résultat en moins de douze heures. Ouf, je pouvais partir. La suite cependant fut tout aussi pénible : pluie diluvienne et tempête le jour du départ, contrôles zélés dans un aéroport de Zaventem si désert qu’il en était presque inquiétant, longue attente, fatigue et énervement … J’en venais presque à me dire qu’il aurait mieux valu que je ne parte pas tant tout semblait être contre moi. D’ailleurs, si j’ai appris une chose dans la vie, c’est qu’il ne faut jamais rien forcer. J’avais voulu Venise à tout prix, faire fi du virus, me persuader que tout était possible et facile et bien non. Tout était odieusement compliqué et je n’arrivais même pas à éprouver de plaisir à ce départ. J’arrivai à l’aéroport Marco Polo épuisée, pestant contre les tapis roulants hors service et à la vue d’une queue interminable devant l’embarcadère des transports d’eau. J’attendis presque une heure un bateau de la seule linea blu, frigorifiée et dans un silence inhabituel car le virus, à l’évidence, rendait les autres voyageurs soupçonneux et peu portés à l’échange ne fut-ce que, masque oblige, par un sourire avec les yeux … Ça commençait mal.
Ce n’est qu’une fois assise dans le bateau que je me détendis un peu. Je m’étais installée dans la partie arrière, là où il n’y a que quelques places. Nous étions donc peu nombreux, juste une jeune femme d’une élégance toute italienne – trench beige, pantalon noir, bracelet manchette et grande besace dorée -, des résidents de Murano avec leurs chariots à roulettes débordant de provisions, riant et parlant fort, et un jeune couple, des allemands, tout à leur contemplation de la lagune, s’échangeant des regards qui en disaient long sur leur émerveillement. Le ciel était gris bleuté et la lagune d’un vert opalescent. Il me restait juste à décompter les arrêts de ce bateau-bus : Fondamente nove, Ospedale, Bacini, Certosa … Je me calai confortablement sur mon siège, plus sereine. Je savais que dans moins d’une heure, j’allais enfin arriver, que tout cela était bien réel et que oui, j’étais bientôt à Venise …
***
Je descendis à Arsenale et retrouvait tout. Je n’étais pas partie en fait, je m’étais juste absentée. J’aurais pu rejoindre mon appartement les yeux fermés. Emprunter l’étroite calle dei Forni, passer devant la boutique du photographe puis l’osteria Al Forno, tourner à droite puis tout de suite à gauche et rentrer « chez moi ».
Giuseppe m’attendait près des bancs rouges afin de me remettre les clefs. Alors qu’il peinait à ouvrir la porte de l’appartement, je lui indiquai comment tourner la clef avec de légers à coups car je savais la serrure récalcitrante. Cela me fit sourire et je pensais que c’est finalement cela qui nous rend un lieu familier. La connaissance intime de ses particularités, de ses défauts. Moi, la serrure ne me résistait pas, tout comme les stores-moustiquaires que je savais devoir dérouler avec précaution …
Giuseppe reparti, je n’avais qu’une hâte: m’installer et chasser la mélancolie sourde qui, à mon grand étonnement, m’avait envahie. Certes je retrouvais l’appartement inchangé et cela me plaisait, moi qui aime tant être rassurée par ce qui est immuable – c’est d’ailleurs peut-être un peu pourquoi j’aime tant Venise – mais j’y retrouvais aussi le souvenir des derniers bons moments avec Bruxelles. Il y a un an, nous nous écharpions copieusement mais avions encore malgré tout une certaine complicité. Cette année j’y revenais seule, c’était un choix. Cela n’empêchait pas une légère tristesse. J’avais sous les yeux le décor de la fin de notre histoire et ne pouvais m’empêcher de revoir Bruxelles préparant un risotto dans la petite cuisine, sirotant son café à la fenêtre ou, bien que cela avait le don de m’agacer au plus haut point, faisant la sieste.
Alors je m’activais. Ranger, mettre en ordre est toujours un bon remède, tout comme la pizza que j’allais ensuite m’acheter via Garibaldi et que je fis suivre d’un petit espresso. Un estomac satisfait permet bien souvent de tout envisager différemment. J’attrapais donc mon sac et le chariot à roulettes mis à ma disposition, indispensable pour faire ses courses à la vénitienne, puis m’engouffrais dans le premier vaporetto en direction des Zatterre. Car tant qu’à me rendre dans un supermarché autant choisir celui se trouvant face au canal de la Giudecca et qui est, soit dit en passant, l’un des mieux achalandés. Et puis cela m’amusait de m’y rendre en bateau.
Je rentrais alors que le soir tombait assombrissant le ciel et l’eau. La ligne graphique des Zatterre s’étirait, éclairée par la lumière des réverbères et des restaurants. J’étais restée debout dans la partie à l’air libre du vaporetto, mon chariot de courses calé contre moi. Les arrêts se succédaient rythmant le retour et en me penchant un peu je pouvais apercevoir, vers Marghera, les lueurs oranges du soleil couchant. Le bateau tanguait légèrement et je retrouvais avec amusement cet automatisme qui consiste à se laisser porter par le mouvement tout en le contrebalançant afin de garder l’équilibre même sans appui. L’air était frais, iodé, revigorant. Les sons – glissement des barrières métalliques, cris des mouettes, clapotis de l’eau – m’étaient familiers, tout comme l’église de San Giorgio dont la blancheur irradiait dans la pénombre. Aussi, en dépit du léger voile de tristesse qui ne me quittait pas, je me sentais plus calme. Tout semblait encore un peu irréel mais je revenais doucement à moi ou plutôt à Venise.
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Ce n’est toutefois que le lendemain que je retrouvais vraiment Venise. Car tout est affaire d’état d’esprit et même d’état physique. Et en ce dimanche matin, réveillée tôt et ravie de constater que le soleil entrait par l’une des fenêtres dont j’avais laissé les volets ouverts, je me sentais parfaitement bien. Je trainais un peu au lit, les yeux fixés sur les poutres du plafond, laissant mon esprit vagabonder. Qui habitait ici auparavant ? Je me suis toujours posé la question lorsque j’ai été amenée à séjourner dans de vieilles bâtisses, persuadée que les lieux gardent la mémoire de leurs occupants et des évènements heureux ou malheureux dont ils furent témoins. J’en ai d’ailleurs fait l’expérience dans les combles d’un château qui m’a vu les fuir tant l’atmosphère y était lourde d’évènements à n’en pas douter douloureux, ce dont j’eus ensuite la confirmation. Pour ce qui est de mon appartement, j’avais lu que la calle della Pegola où il se trouve devait son nom aux pegoloti qui calfeutraient les fissures des navires du temps où l’arsenal tout proche pouvait produire une galère en une seule journée. Certains d’entre eux avaient donc peut-être vécu dans la maison où je me trouvais. Il n’en restait cependant nulle trace. En revanche, je savais que les reflets sur l’eau vert céladon, le ciel bleu frais par-dessus le mur d’enceinte de l’arsenal, il l’avaient vu, l’avaient perçu, s’en étaient peut-être délectés comme je le faisais à cet instant. Un lien sensible, comme ce rayon de soleil par la fenêtre que j’avais maintenant ouverte…
Il faisait magnifiquement beau et calme. Seul le bruit de l’eau coulant de la fontaine près des bancs rouges parvenait jusqu’à moi. Je décidais de me faire un thé mais me ravisais. J’avais envie de croissants aux amandes encore tièdes et surtout de sortir très vite, de renouer avec mes habitudes matinales, de reprendre ma balade rituelle. La boulangerie était un prétexte. Je fus donc dehors en moins de trois minutes et c’est là finalement, au moment où je franchissais le pont de l’arsenal qu’eurent lieu mes vraies retrouvailles avec Venise. Une brise légère ridait la surface de l’eau, l’air était frais, la lumière à la fois froide et dorée, une lumière de matin d’automne, et le ciel d’un bleu lavé plein de promesses. Ce fut un éblouissement, une évidence. Je me souviens d’ailleurs n’avoir pu réprimer un rire de bonheur et m’être dit que c’était beau, que tout était là, que je comprenais pourquoi j’étais revenue, pourquoi j’aimais tant cette ville, ce « haut lieu de la religion de la beauté ». Là sur ce pont de l’arsenal – également si bien nommé ponte del paradiso -, ça commençait bien …
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Cette année, je n’attendais rien ou plutôt ne m’étais fixé aucun programme. Pas de liste d’expositions à voir ou de musées à revoir. Je souhaitais simplement prendre le temps : flâner, bouquiner en dégustant un capuccino, aller au marché … Ne rien attendre étant d’ailleurs peut-être le meilleur moyen pour que les choses arrivent … Et à Venise comme partout ailleurs.
Je sortais néanmoins chaque matin assez tôt. Je voulais avoir le temps de perdre du temps. Cela commençait par ma promenade vers la boulangerie ; une grande boucle à travers les ruelles avec toujours un passage le long de la riva degli Schiavoni. J’aimais ce rendez-vous quotidien avec la lagune au petit matin. Toute seule, les mains dans les poches, libre, toute à ma contemplation des couleurs de l’eau et du ciel, de San Giorgio ocre-rose dans le soleil levant ou disparaissant presque dans la brume. Parfois, un promeneur solitaire faisait de même et nous échangions alors un sourire en guise de salut comme le feraient les membres de quelque société secrète. Nous savions que se lever tôt nous donne à voir une Venise qui s’ébroue, s’éveille, une Venise des vénitiens, une Venise pour initiés ou plutôt pour ses amoureux qui alors ne sont pas gênés par les touristes.
Cette heure est aussi celle de la promenade des chiens. Petits ou grands modèles, leurs maîtres les promènent en silence et les bêtes elles-mêmes donnent rarement de la voix, conscientes peut-être du privilège qui est le leur. Un matin, alors que je rentrais, suivant de loin un grand labrador, je m’arrêtais net au pied du pont de l’arsenal. De l’autre côté de la rive, le chien, à la demande de son maitre, posait entre les lions de pierre. Il était assis et attendait placidement la prise de vue. L’homme prenait son temps, avançant, reculant pour choisir le meilleur cadrage. Le chien avait légèrement penché la tête de côté et regardait l’objectif. Il posait, encadré par deux des félins de pierre de l’arsenal dont il avait l’exacte couleur blanc cassé. J’aime les gens qui photographient ; enfin, ceux qui photographient vraiment en prenant le temps de d’abord regarder. Et ce matin là, sur le campo de l’arsenal encore désert, c’était le cas. Cet homme avait vu la correspondance plastique entre son chien et les lions, avait dû s’en amuser et décidé de faire une photo. C’était à la fois drôle et touchant.
Cette scène aurait-elle la même saveur dans une autre ville ? Je ne le pense pas. A Venise l’art est partout et les scènes les plus banales prennent une dimension cinématographique sans d’ailleurs que les acteurs en soient conscients. C’est cela qui est beau. Comme ces trois ouvriers cassant la croûte au pied de la façade de l’église de San Francesco della Vigna. Assis côte à côte en rang d’oignon, ils discutaient entre deux bouchées et deux gorgées de bière. Le chef d’œuvre de Palladio au pied duquel ils se trouvaient, ils n’en avaient sûrement que faire et c’était très bien. Tout comme cette petite fille que je croisais un jour sur le côté de cette même église. Elle jouait à courir entre le haut mur ocre rouge de l’édifice et le canal tout proche puis s’était assise elle aussi contre le mur, essoufflée par sa course. Pull rouge sur mur rouge, les genoux dans les mains et le regard espiègle. Je lui avais souri, demandé si je pouvais la photographier ce qu’elle avait accepté avec un grand hochement de tête. Elle aussi, de Palladio, elle n’en avait que faire. Elle jouait et c’était très bien. Tant que l’on vivra à Venise comme dans n’importe quelle ville, Venise vivra …

C’est aussi ce que je faisais d’une certaine façon. J’y vivais comme chez moi, avec des habitudes autres certes, mais avec des habitudes et une connaissance du quartier qui parfois m’amusait. Comme ce voisin qui chaque jour s’en allait de bon matin à la pêche. Nous sortions de concert, moi pour ma balade vers la boulangerie, lui – short rouge un peu trop grand et faux cabas Vuitton – vers quelque endroit poissonneux de la lagune. Et aussi, chaque soir, le spectacle de l’arsenal éclairé aux couleurs du drapeau italien ; le spectacle n’étant pas tant dans les jeux de lumière que dans les préparatifs : installation des projecteurs de chaque côté de l’entrée, hésitations comiques quant à leur positionnement, déploiement des rallonges électriques et essais techniques par deux employés qui le lendemain matin remballaient le tout. Une installation du décor à la fois amateur et bon enfant et que les lions de pierre devaient trouver quelque peu dérisoire. Tout comme la diffusion de l’hymne italien, à heure fixe, matin et soir, par deux haut-parleurs astucieusement dissimulés dans le mur d’enceinte. Le son était exécrable, grésillant, et l’effet produit, assez loin de celui recherché, prêtait plutôt à sourire …
Sans programme, je vivais la ville, tout simplement ; dans une disponibilité que permet la solitude et le temps puisque j’étais là pour une longue semaine.
J’allais à mon rythme, décidant le matin d’aller au marché ou de revoir les Carpaccio de l’Accademia, d’aller petit-déjeuner chez Florian ou simplement de me balader le nez au vent parce que le temps ce jour là était délicieusement beau. Les pauses café rythmaient mes journées. Chose étonnante pour une buveuse de thé mais à Venise, déguster un espresso, debout, au comptoir d’une pasticceria, est une expérience multi sensorielle; d’abord pour le café – que j’accompagne toujours de croissants ou de petits biscuits (alliance délicieuse) – mais surtout pour le va-et-vient des clients, la plupart vénitiens : habitués avalant d’un trait leurs cafés, collègues sur la route du travail, vieux messieurs distingués ou jeunes hommes élégamment vêtus, d’une beauté surprenante – cheveux mi-longs et œil de velours sombre, comme échappés de Vogue ou d’une peinture de Bellini -savourant avec une gourmandise retenue capuccino crémeux et viennoiserie dorée.
Chuintement des percolateurs, musique de la langue, effluves de café et de brioches, serveuses affairées, rangées de petits gâteaux, bruit des tasses que l’on pose sur le comptoir de marbre … Bien souvent je commandais un second café (et un second croissant !) tant j’aime ces lieux si vivants.
Je constatais qu’il y avait, comme je l’espérais avant mon départ, peu de touristes. Bien sûr les gondoles faisaient le plein mais les hordes de chinois nous étaient épargnées. Le virus avait du bon. Aux premières heures du matin la ville était vide et ne s’emplissait qu’en milieu de journée d’une foule relative, enfin pour ce qui était de la place Saint Marc, et des autres endroits touristiquement « incontournables ». Les musées eux-mêmes – hormis le dimanche – étaient quasiment vides. J’eus ainsi la chance d’avoir le musée de l’Accademia pour moi seule, ou presque. J’avais réservé mon billet la veille par internet, comme cela était recommandé en cette période d’épidémie et donc de restrictions du nombre d’entrées, et avais choisi le créneau disponible dès l’ouverture. Je voulais notamment revoir le cycle de Sainte Ursule de Carpaccio. A 8h30 tapantes, je pénétrais dans un musée désert. Luxe inouï que ce tête à tête avec les œuvres sans gêneurs audio-guidés ou troupeaux trainant leur ennui (je me suis toujours demandé pourquoi certains s’obstinent à encombrer les musées simplement parce qu’il faut « les faire » …). Ma « visite » à Sainte Ursule dura près d’une demi-heure. Seule, absolument seule, et pouvant ainsi prendre le temps de regarder, encore et encore, de découvrir de nouveaux détails, d’y revenir, de plonger dans l’énigme des visages, d’y retrouver aussi ceux d’aujourd’hui, croisés chez Tonolo ou Rizzardini et que je me plais à observe à la dérobée, entre deux gorgées de café, étonnée et fascinée par cet aller-retour incessant ici à Venise entre passé et présent.
A Venise, j’ai souvent fait l’expérience de la facilité des rencontres lorsque j’y séjournais seule. Ma disponibilité, la décontraction qui est la mienne alors, devant y être pour beaucoup et aussi cette « reconnaissance » des voyageurs entres-eux, de ceux qui de manière discrète tentent de pénétrer la ville, de s’y fondre pour mieux la connaitre. Une après-midi, alors que je m’étais arrêtée sur le petit campo della Gorne, on me demanda très poliment si je parlais anglais. Oui je parle anglais, pas très bien je l’avoue mais sans complexe – la peur du ridicule m’ayant quittée avec l’âge – et, comme celui qui m’avait posé la question me semblait plutôt sympathique avec son allure un peu brouillonne d’intellectuel ou de scientifique, j’entamais ce qui allait finalement être une longue conversation.
Les affinités, voilà une chose bien étrange. J’ai souvent remarqué que, même en faisant tous les efforts du monde, certaines personnes nous restent à jamais étrangères, la communication véritable ne passe pas. En revanche, avec d’autres, cela est aisé et d’un naturel déconcertant. Richard faisait partie de ceux-là. Il était irlandais, séjournait à Vérone et était venu passer la journée à Venise, avant de rentrer dans son pays où l’attendait une inévitable quarantaine. Il était venu sur un coup de tête, parce que Venise était si proche et qu’il ne la connaissait pas et avec la seule volonté de la découvrir en marchant au hasard. Cela me plaisait. Nous décidâmes de concert d’aller prendre un capuccino au petit café Al leone bianco et notre conversation se poursuivi sous le regard du lion du Pirée dont je lui racontais l’histoire. Nous parlâmes de l’Irlande – so green, too green selon lui -, de l’Ecosse, du gaélique – langue que je lui confiais adorer et dont il imita l’accent avec beaucoup d’humour -, de l’Italie et de Venise. Je lui conseillais itinéraires en dehors des sentiers battus, églises secrètes, musées et pasticcerias. Je lui parlais de Venise en hiver, de Venise en été … Ce qui lui fit me demander « you live in Venice Virginie ? ». Que l’on eut pu me prendre pour une résidente, certes française mais vénitienne d’adoption, me fit très plaisir …
La sympathie avait été immédiate et l’échange simple et direct comme savent si bien le faire les enfants et qu’ensuite les adultes oublient. J’ai toujours apprécié ces échanges avec d’autres voyageurs, instants que nous savons éphémères mais de totale liberté, où Venise nous rassemble et assemble ceux qui peut-être se ressemblent …
Mon séjour fut ainsi construit. De petits riens, de balades, de cafés, de peintures, de contemplation de détails. La lenteur permet cela. Rien d’extraordinaire il est vrai dans une ville pourtant extraordinaire. Mais y vivre de manière ordinaire, voilà peut-être l’une des clefs pour tenter de mieux la connaitre ?
*

Bonjour Virginie, merci pour m’emmener à Venise en dégustant mon thé du petit déjeuner. Cela fait du bien de s’échapper et de rêver ne fusse qu’en lisant tant que voyager n’est pas au programme. Pourrait-tu m’expliquer qui sont les « pegoloti », je ne trouve rien sur ce sujet. Par contre j’ai fait mes recherches sur le lion de Pirée, merci pour partager!
En attendant de lire tes prochains articles,
Amitiés
Rosette
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