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Lundi matin, retour au travail.

Dehors le printemps explose, les mésanges bleues s’affairent, les corolles des jonquilles se balancent dans la douceur de l’air et les bourdons bourdonnent de bon cœur tout à leur ouvrage de bourdon. Il fait beau, délicieusement beau et, mon dieu, il nous faut travailler ! Qui donc, hormis les artistes, les inventeurs géniaux, les chercheurs émérites, les médecins par conviction ou les pâtissiers de renom, peut avoir envie de travailler par une journée pareille ? Pas moi en tous cas.

En ce lundi matin, j’ai donc traîné, ralenti le rythme (comme je sais si bien le faire). J’ai pris le temps, me suis octroyé ce luxe suprême. Les dossiers en cours et les réunions du jour pouvaient bien attendre – être en retard est de toute façon ma spécialité. J’ai donc siroté trois tasses de thé, accompagnées de tartines au miel de lavande, debout dans ma cuisine, absorbée par le spectacle du cerisier tout en feuilles tendres qui se trouve sous ma fenêtre. Le passage des avions dessinait de belles lignes blanches sur le pastel du ciel et Choupette, la chatte des voisins, prenait un bain de soleil.

Vers 9 heures, je suis redevenue raisonnable. J’ai souhaité une bonne journée à Choupette – qui visiblement ne comprenait pas pourquoi je m’obstinais à vouloir me rendre au travail – et j’ai sauté dans ma Lancia. Quinze kilomètres à bon train soit quinze minutes de musique avant l’arrivée au travail. Et comme on ne se refait pas, j’ai parcouru les derniers kilomètres pianissimo afin de ne pas rater les dernières mesures d’Iberia (triana) d’Albéniz sur radio Classique dans une version pour guitare et orchestre pas mal du tout.

J’ai quand même fini par arriver, ai garé ma voiture puis, constatant que j’étais très en retard, couru vers l’ascenseur. Je l’ai attendu cinq bonnes minutes, résignée, l’esprit ailleurs et, quand les portes se sont enfin ouvertes, je m’y suis engouffrée puis aussitôt figée, surprise par le parfum qui y flottait. Toute la cabine embaumait la figue. Le merveilleux parfum du figuier dont les feuilles, là-bas dans le sud du sud, infusent dans une chaleur de désert et exhalent à la ronde leurs effluves lactées. J’adore l’odeur du figuier. Un arbre, je l’ai déjà évoqué, que l’on hume avec délice avant de l’apercevoir. Moyen d’ailleurs infaillible pour les découvrir au détour d’une ruelle, à demi-cachés par un muret de pierres sèches ou majestueusement isolés dans une campagne d’herbe jaune et de schiste chauffé à blanc.

Avez-vous remarqué l’extraordinaire pouvoir des parfums ?

En un millième de seconde ils nous transportent dans l’espace et dans le temps. Paysages et souvenirs d’enfance. Figuier, pain grillé, pois de senteur (si bien nommés), brioche, draps séchés au grand air, muguet, pluie d’été au jardin … Il faudrait que je fasse une liste de toutes les odeurs que j’aime et qui me transportent.

La senteur poivrée des œillets mignardise m’évoque immanquablement le jardin de mes grands-parents où ils s’épanouissaient en larges bandes de plumets roses et gris, celle sombre, sourde et sucrée du gardénia, un soir d’été saturé de chaleur et d’étoiles au bord de la mer Egée ou le fumet d’un potage de légumes et de viande cuisinée, les dîners en Alsace à l’hôtel Muller. Je pourrais écrire des pages entières de souvenirs olfactifs.

Une liste aussi des parfums. Les parfums portés par ma mère (Y d’Yves Saint Laurent), ma grand-mère (l’Air du Temps de Nina Ricci), mon père (Un jardin après la Mousson d’Hermès), Antoine (Vétiver  de Guerlain), Laurence (l’Heure Bleue de Guerlain), Aki (l’Eau Sauvage de Christian Dior) … Les parfums que j’aime de ceux que j’aime …

Autant de moments, d’instants de bonheur, d’images, de lumières … Le parfum, pour moi est lié au bonheur ; peut-être parce que je ne me parfume pas lorsque tout va mal ou alors seulement pour me donner du courage, quelques gouttes de N° 5 derrière l’oreille comme un grigri rassurant, une enveloppe invisible qui me protège et m’accompagne.

Je porte le N°5 depuis mes 18 ans. C’est mon parfum principal. Je dis principal car je rythme l’année avec trois autres senteurs : en janvier et février, White Linen d’Estée Lauder (frais, blanc, hivernal), en mai et juin, Pleasures, toujours d’Estée Lauder (net, frais, fleuri, du printemps en bouteille) puis l’Eau de pamplemousse rose d’Hermès ou l’Eau de fleurs de cédrat de Guerlain pour le plein été (fraicheur piquante, agrume frissonnant). Entre deux, ma référence, mon 5.

Je ne comprends pas que l’on ne se parfume pas. Les hommes notamment devraient savoir que quelques gouttes d’un parfum élégant derrière l’oreille leur procure immédiatement un charme indéniable. Un monsieur très laid deviendra charmant, un monsieur charmant deviendra irrésistible. Et cela vaut aussi pour les femmes ! Et puis, on se souvient d’autant mieux d’un ami ou d’un amant (dont c’est le parfum qui laisse parfois le meilleur souvenir) lorsqu’ils sont associés à une fragrance qui nous plaît.

Je ne saurai jamais à qui appartenait le parfum de figue dans l’ascenseur. L’un de mes collègues portait-il Philosykos ?* Le mystère reste entier. Et finalement, peu importe car, en ce lundi matin, j’ai ouvert mon ordinateur avec un sourire. Les petits bonheurs font les bonnes journées et mettent du baume au cœur. Peut-être faut-il juste savoir voler du temps, sans mauvaise conscience, se laisser transporter, au hasard d’une musique en Andalousie ou, au hasard d’un parfum dans les Cyclades. Cela dit, je n’ai pas révélé le motif de ma bonne humeur lors de la réunion à laquelle je participais ensuite. Qui m’aurait crue ?

 

°°°

*Philosykos est un parfum de chez Dytique qui évoque à la perfection le figuier et ses fruits. Une merveille absolue.


Ces belles figues sont l’œuvre de mon talentueux Monsieur Bruxelles.

 

 

 

 

 

 


 

Leçon de simplicité : Les « Pommes en l’air »

Dans mon article précédent je vous proposais une leçon de bonheur : la recette de la tarte Bourdaloue aux pommes et noix de pécan. Le commentaire laissé par Catherine m’a donné l’idée d’une seconde « leçon » ; de grande simplicité cette fois mais toujours avec des pommes. Les pommes en l’air. Une recette simple comme bonjour, faite en 3 secondes, idéale quand une envie de sucré et de réconfort se fait sentir.

Le mois de février, en dépit de sa brièveté, m’a toujours semblé interminable. C’est un drôle de mois coincé entre la magie de janvier et le renouveau annoncé par mars. Seuls la neige et le froid rude peuvent le sauver en nous donnant la sensation d’être comme des survivants au cœur du pôle Nord, reclus dans la chaleur de notre tanière. Sortir, oui, juste pour aller travailler, revenir vite, passer à la boulangerie puis rentrer se réchauffer avec un chocolat chaud, une tranche de brioche ou ces pommes en l’air vites faites bien faites.

Aujourd’hui le temps est juste morose. Pas de neige, pas d’étoiles glacées dans le ciel lorsque je rentre du travail. Juste du gris légèrement déprimant et un vent humide qui nous fait frissonner. Il faut donc se remonter le moral. Les pommes en l’air sont aussi faites pour ça.

Allez, je vous donne la recette qui n’en est pas une d’ailleurs car cette préparation est la simplicité même.

Pour la petite histoire, c’est ma mère qui a mis au point ce délice. Et du plus loin que je me souvienne, ces pommes en l’air ont accompagné toute mon enfance et continuent d’ailleurs de me régaler. Retour d’école ou retour du travail, le besoin de réconfort reste le même n’est-ce pas ?

Pommes en l’air de Diane

Peler quelques belles pommes à cuire (Reine des Reinettes, Boskoop …), les évider, les couper en quatre puis en gros quartiers.

Faite fondre un peu de beurre dans une poêle. Y ajouter les quartiers de pommes, les faire dorer en prenant soin de les retourner sans les abimer et les saupoudrer de sucre.

Lorsque les quartiers de pomme sont fondants, bien dorés et légèrement caramélisés, couper le feu et les flamber au Calvados (à ce stade, si vous êtes encore de grands enfants, vous pouvez éteindre la lumière et pousser – mentalement ou pas – des cris de joie en contemplant les petites flammes bleues et jaunes du calvados en train de flamber).

Dresser vos quartiers de pommes sur de jolies assiettes et les servir accompagnés d’une grosse cuillerée de crème fraiche épaisse bien froide.

Le contraste des pommes fondantes, brûlantes et de la crème froide est un délice absolu.

 

Merci Diana !


 

Leçon de bonheur : Tarte Bourdaloue aux pommes et noix de pécan

Hier soir, rendez-vous chez le kiné. Rien de grave, juste une séance pour me rassurer et m’entendre dire que mon genou gauche se porte à merveille. En fin psychologue, mon kiné sait bien que, même si je suis loin d’être douillette et plutôt d’une nature courageuse et stoïque, je suis, malgré tout, légèrement angoissée dès qu’il s’agit de ma santé ; ou plutôt de la crainte d’être privée de liberté ! Je ne m’évanouis pas à la vue du sang, je peux endurer sans broncher la douleur d’un orteil cassé mais suis malade rien qu’à l’idée d’être contrainte à l’immobilité. Comme à notre habitude, alors que mon genou se pliait –au sens propre – aux exercices d’assouplissement, nous avons conversé. De fil en aiguille, après avoir évoqué les vœux de jadis (l’heureux temps où le mot étrennes avait un sens), nous avons déploré de concert cette généralisation du « chacun pour soi », du chacun replié sur son nombril à la recherche d’un équilibre intérieur et des gourous en tous genres aussi prompts à proposer des cours de « bonheur » qu’à empocher vos euros.

Moi, pour me recentrer, me déstresser… je fais de la pâtisserie. Concentration de rigueur – comment en effet abaisser une pâte feuilletée ou monter une chantilly parfaite en pensant à autre chose qu’à ce que l’on est en train de faire ? Impossible ! Pâtisser me permet de faire le vide (momentanément, j’en conviens). Je l’ai d’ailleurs encore observé lors ma dernière réalisation, une version couture de la tarte aux pommes, simple à réaliser mais qui m’a quand même vu tirer la langue pour aligner parfaitement mes quartiers de fruits et caraméliser mes noix de pécan comme s’il s’agissait de petits bijoux. Bon, le résultat ne fut pas si mal mais surtout délicieux !

La recette (du bonheur) peut parfois être tout simplement de faire une tarte ; à la clef : satisfaction de produire quelque chose de joli + satisfaction de régaler les gourmands = oubli de soi et de ses problèmes. Préparation et dégustation, doublement antistress donc.

Je vous donne la recette !

Tarte Bourdaloue aux pommes et noix de pécan

Ingrédients
Pâte feuilletée (à acheter toute faite pour plus de simplicité)
Pour la frangipane noix de pécan :
125 g de beurre en pommade
100 g de sucre
50 g de poudre d’amandes
75 g de poudre de noix de pécan
2 œufs
25 g de farine
4 pommes
Gelée d’abricots (ou confiture passée au chinois et délayée avec très peu d’eau)
10 noix de pécan caramélisées
1 cercle à tarte d’environ 25 cm
1 plaque de cuisson antiadhésive

Disposer l’abaisse de pâte feuilletée dans le cercle à tarte posé sur la plaque de cuisson. Réserver au frais.
Mélanger le beurre en pommade avec le sucre. Ajouter les poudres d’amandes et de noix de pécan. Incorporer les œufs un à un puis terminer par la farine. Réserver au réfrigérateur 2 heures.
Au bout de ce temps, répartir uniformément cette crème sur le fond de tarte.
Éplucher les 4 pommes et les couper en fines tranches avant de les répartir sur le fond de tarte.
[Pour obtenir des pommes tranchées régulièrement puis reconstituées, j’ai tout simplement coupé les fruits en deux, ôté le trognon à l’aide d’un vide pomme, puis coupé des tranches tout en maintenant l’ensemble. Il ne reste plus ensuite qu’à déposer doucement les demi-pommes sur la frangipane en écartant un peu les tranches les unes des autres.]
Enfourner pour 40 minutes à 180 °C.
Laisser refroidir puis appliquer la confiture d’abricot sur le dessus de la tarte.
Pour terminer, décorer avec des noix de pécan caramélisées et saupoudrer d’un nuage de sucre glace le pourtour de votre chef-d’œuvre.

Noix de pécan caramélisées
Torréfier légèrement les noix de pécan en les passant quelques minutes au four (5 minutes à 150 °C).
Réaliser ensuite un caramel blond avec 100 g de sucre et 35 g d’eau, y ajouter les noix de pécan. Les enrober de caramel puis les disposer sur une feuille de papier cuisson, en prenant bien soin de les séparer afin de les laisser refroidir.

J’ai découvert cette recette* de Jean-Philippe Darcis (pâtissier et chocolatier belge) dans le magazine Relais Desserts dont une pile était à la disposition des clients chez Wittamer (mon QG gourmand bruxellois). Relais Dessert est avant tout, et se présente comme tel, un « club élitiste » dont les membres (pâtissiers et chocolatiers de 19 pays) constituent l’élite de la haute pâtisserie française. On compte parmi eux, pour les plus connus, Pierre Hermé en France et Paul Wittamer en Belgique.
Les recettes proposées dans leur magazine (et également sur leur site) sont toutes plus alléchantes les unes que les autres et, on pouvait s’en douter, très « pro ». Les proportions et temps de cuisson de cette tarte Bourdaloue par exemple sont absolument justes ; ce qui est loin d’être toujours le cas dans certains livres. Même chose pour leur recette de galette des rois que j’ai testée récemment avec succès.

*Recette très légèrement adaptée pour plus de simplicité (pâte feuilletée du commerce, confiture d’abricot au lieu de gelée, pas de feuilles d’or en décoration finale).


 

Bonne année ! (et jardin givré)

Je vous souhaite à tous, chers fidèles lecteurs, une très bonne année 2017 ! Une année pleine de bonheur, de bonheurs (avec un « s »), de ces petits riens qui enchantent le quotidien, de tout ce qui est votre tasse de thé et qu’il faut savoir attraper au vol, de ces moments où il faut savoir s’arrêter, prendre le temps, luxe suprême indispensable et salutaire !

Pour ce premier billet de l’année, j’ai choisi de partager quelques photos du jardin de Doudeauville. Un jardin givré, blanc, bleu de glace, en accord parfait avec cette période si particulière, comme suspendue, entre parenthèses, de la fin d’une année et du début d’une autre, toute neuve, n’attendant que nos bonnes résolutions …

Pour ce qui est de mes bonnes résolutions, disons que je peaufine ma liste. Je m’accorde du temps, je profite du flottement des premiers jours de janvier pour me préparer à les mettre en pratique … Je ne sais pas pour vous, mais moi j’adore ces premiers jours nouveaux. Tout semble (presque) possible … L’expérience nous montre qu’en fait il n’en est rien mais, pour l’heure, je me persuade du contraire et profite encore de cette atmosphère hors du temps. Au travail, tout le monde (même ceux qui sont les plus grands ennemis)  échange des vœux sucrés ; le calme règne donc. Le soir, je rentre tôt, un peu comme un lièvre des neiges rentre dans sa tanière. Une théière, de la musique. Allez, Virginie, tu as encore un peu de temps devant toi ! Remettre à plus tard est un peu, je l’avoue, ma spécialité et ayant décidé d’être cette année un peu plus moi … eh bien, je prends mon temps !

Allez les amis, bonne visite du jardin ! Et bonne année !!!

Images du monde flottant

Dimanche dernier, un froid bleu engourdissait Bruxelles. L’herbe des parcs était toute givrée et les flaques d’eau ressemblaient à de petits lacs gelés. La magie de décembre enveloppait la ville et, tandis que Monsieur Bruxelles faisait filer la voiture dans les artères désertes (ah ! Bruxelles le dimanche !), je plissais les yeux de bonheur sous le soleil d’hiver, bien au chaud dans les plumes de ma doudoune. J’étais bien. Je me délectais simplement du moment présent, me laissant béatement hypnotiser par le défilé des maisons, le dégradé du ciel, le scintillement des rails du tramway sur les pavés ou la petite silhouette d’un merle furtivement apparue et disparue … Toute la ville semblait flotter, irréelle, merveilleuse, comme transformée par la baguette de quelque fée ou le souffle d’un Esprit de l’hiver.

Nous filions vers le Japon … ou, plus précisément, vers l’exposition Ukiyo-e – les plus belles estampes japonaises au musée du Cinquantenaire.

Après une petite demi-heure de traversée citadine, nous avons franchi les arcades du Cinquantenaire sous les chevaux du quadrige du Brabant – d’un vert d’eau irréel sur l’azur polaire du ciel. Nous étions là, voiture garée, tickets d’entrée à la main, calmement impatients, prêts pour le voyage. L’Esprit de l’hiver avait bien fait les choses : la beauté de la ville gelée comme un préambule aux images du monde flottant ….

Autant le dire tout de suite (j’ai un peu de mal à refreiner mon enthousiasme), cette exposition est une merveille ! Nul besoin d’être un spécialiste du Japon et de ses estampes. Il suffit juste d’ouvrir grand les yeux et de prendre son temps (surtout prendre son temps ! – nous y sommes restés près de 4 heures) afin de saisir chaque détail, chaque trait, chaque couleur de ces images et d’en être émerveillé.

L’exposition a cela d’intéressant qu’elle présente les plus belles estampes de la collection – mondialement réputée – des Musées Royaux d’Art et d’Histoire et parcourt toute l’histoire de l’estampe japonaise. Près de 500 œuvres ont été sélectionnées et sont présentées de façon thématique et chronologique (des premières estampes en noir et blanc aux dernières productions du début du 20ème siècle).

J’ai parcouru l’exposition en prenant mon temps m’arrêtant et revenant (comme je le fais toujours) aux œuvres que j’aime le plus. J’ai donc choisi de vous montrer ici mes estampes préférées, celles que j’aurais voulu tout simplement décrocher des cimaises et emporter sous mon bras pour les savourer chaque jour à loisir …

J’ai également photographié des détails qui me ravissaient : un visage, un chat endormi enroulé « en turban » sur les genoux d’une servante elle-même endormie, un oiseau, un vol de lucioles, des collines dans le lointain, les motifs des kimonos et aussi, vous n’en serez pas surpris, des tasses à thé …

Susuki HARUNOBU (1725 -1770), Illustration d’un poème de Sosei Hoshi (Sosei Hoshi) – Suite : Les trente-six poètes immortels – Ca. 1768 / Format : Chuban, 27,3 x 20,3 cm

Katsushika HOKUSAI (1760-1849), Vent frais par temps clair (Gaifū kaisei) – Suite : Trente-six vues du mont Fuji (Fugaku sanjūrokkei) – Vers 1830-1832 / Format : ōban, 26,0 x 37,9 cm

Kitagawa UTAMARO (1753 ?-1806), Tachibanaya Otatsu, hôtesse de maison de thé – Ca. 1793-1794 / Format : aiban 33,3 x 22,5 cm

 

Utagawa HIROSHIGE (1797-1858), Panorama nocturne des huit points de vue de Kanazawa dans la province de Musashi (Buyō Kanazawa hosshō yakei) – Format : triptyque d’ōban, 33,7 x 75,2 cm

 Ukiyo-e
Le terme japonais ukiyo-e signifie littéralement “images du monde flottant”. Le terme « monde flottant » (ukiyo) trouve son origine dans le bouddhisme où il fait référence à la vie terrestre caractérisée par la souffrance et l’éphémère. Cette connotation négative a disparu au fil du temps et depuis le XVIIe siècle, le terme ukiyo est synonyme d’un monde de plaisir fugace. C’est cette signification hédoniste que nous retrouvons avec le suffixe e (« image ») dans le terme ukiyo-e. Bien que ukiyo-e fait à l’origine référence à une tradition picturale, le terme est aujourd’hui associé à la gravure traditionnelle. À Edo (actuelle Tokyo) où était installée la cour du shogun cette gravure sur bois (ou xylographie) connut une percée spectaculaire au XVIIe siècle en tant qu’activité commerciale destinée à une clientèle bourgeoise toujours plus aisée. Les sujets les plus populaires furent à l’’origine la beauté féminine et les acteurs kabuki.

Texte Musées Royaux d’Art et d’Histoire, Brixelles, Belgique

Katsushika HOKUSAI (1760-1849), Dans le creux d’une vague au large de Kanagawa (Kanagawa oki namiura) – Suite : trente-six vues du mont Fuji – Ca. 1830-1832 / Format : ōban, 25,6 x 37,2 cm

Susuki HARUNOBU (1725 ?-1770), Incandescence du soir autour de la lampe (détail) – Suite : Les huit vues du salon de réception – Ca. 1766 / Format : Chuban, 27,8 x 21 cm

Utagawa HIROSHIGE (1797-1858), Le Grand Pont et Atake sous une averse (Ōhashi Atake no yūdachi) – Suite : Cent vues d’endroits célèbres d’Edo : (Meisho Edo hyakkei) – IX/1857 / Format : ōban, 36,0 x 24,6 cm

Itō SHINSUI (1898-1972), Jeune femme en longue tunique de dessous, 1927 / Dimensions : 43 x 27 cm

Katsushika HOKUSAI (1760-1849), Le temple Honganji à Asakusa, dans la capitale de l’Est (détail) – Suite : trente-six vues du mont Fuji – Ca. 1830-1832 / Format : ōban, 25,7 x 38 cm

Kawase HASUI (1883-1957), Le sanctuaire de Hie sous la neige, 1931 (détail)

Kitagawa UTAMARO (1756 ?-1806), L’heure du Tigre (Tora no koku) – Suite : Les douze heures des maisons vertes (détail)

 

 

Utagawa HIROSHIGE (1797-1858), Vue des tourbillons dans la province d’Awa

Détail – Utagawa HIROSHIGE (1797-1858), Vue des tourbillons dans la province d’Awa

Détail – Utagawa HIROSHIGE (1797-1858), Vue des tourbillons dans la province d’Awa

Utagawa HIROSHIGE (1797-1858), Le pont du Tambour et la colline du Soleil couchant à Meguro – Suite : Cent vues d’endroits célèbres d’Edo – Format : ōban, 36 x 24 cm

 

Chobunsai EISHI (1756-1829), Chasse aux lucioles – Ca. 1796-1797 / Tryptique d’ōban, 37,1 x 72,7 cm (détail)

 

Utagawa HIROSHIGE (1797-1858), Bac sur le fleuve Sumida parodiant le chapitre Li (détail) – Ca. 1843-1846 / Format : ōban, 33,9 x 23,4 cm

Kawase HASUI (1883-1957), Le temple Tennō à Osaka (Ōsaka Tennōji) – Suite : Souvenirs de mes voyages, troisième série (Tabi miyage dai sanshū) – 1927 / Dimensions : 38,5 x 25,3 cm

La visite terminée nous sommes sortis retrouver l’hiver. Nous avions perdu la notion du temps et nous sommes étonnés du jour qui déclinait déjà. Le froid était piquant et le ciel d’une pureté absolue. Nous avons croisé un passant, cheveux drus d’un noir bleuté, très beau visage aux yeux bridés, comme tout droit sorti d’une estampe. Cela nous a fait sourire. Nous nous sommes hâtés vers la voiture, pressés de retrouver la maison, un feu, une tasse de thé, le calme pour mieux se souvenir des images juste quittées. J’ai levé les yeux vers le ciel qui prenait une teinte bleu de Prusse et, là-haut, tout là-haut, brillante comme jamais, la lune se tenait en un croissant parfait.


Ukiyo-e  – Les plus belles estampes japonaises
21.10.2016 – 12.02.2017
Musée du Cinquantenaire
Parc du Cinquantenaire, 10
B – 1000 Bruxelles

 

 

Ces estampes seront présentées en deux volets (en raison des contraintes de conservation) avec un nouvel accrochage à partir du 20 décembre prochain.

 


 

Au nord du nord de l’Ecosse

J’ai longuement hésité avant de me décider à partager avec vous quelques photos de notre dernière étape écossaise. En effet, les vacances d’été sont terminées depuis belle lurette et ne sont donc plus qu’un lointain souvenir. Tout cela aurait donc un petit air de réchauffé. Dilemme. D’un côté ma peur de vous lasser, de l’autre mon envie de vous montrer des paysages que j’ai tout bonnement adorés. Et puis bon, après tout pourquoi pas … Il ne s’agit pas de vous proposer une « soirée diapo » et de vous prendre en otage – vous souvenez-vous de ces terribles soirées (d’avant l’ère numérique) qui s’apparentaient à de la torture visuelle ? Vos amis (d’ailleurs le resteraient-ils ?) égrenant à la vitesse d’un escargot neurasthénique des centaines de photos de vacances. Ici, libre à vous de zapper, d’ignorer, de scroller  vite fait bien fait ou … de vous arrêter un moment (ce qui, cela va sans dire, me ravirait – tant j’aime qu’on aime ce que j’aime …).

Pour cette seconde semaine nous avions prévu de séjourner à Inverkirkaig, un tout petit village de la côte ouest niché au cœur de l’Assynt – l’une des plus belles et des plus sauvages régions d’Ecosse. Et pour atteindre notre destination, j’avais programmé deux journées de transit, de battement, de cheminement lent autour du loch Torridon et du loch Maree, une traversée de la péninsule d’Applecross puis une flânerie en Alchitibuie. Le chemin des écoliers, le seul qui vaille.

En route donc !

C’est sous une pluie fine que nous avons quitté notre cottage de l’île de Skye.

Le matin même, le présentateur de la météo de la BBC Scotland avait annoncé, avec un sourire mi-figue mi-raisin, une journée météorologiquement atroce (cloudy, rainy, et windy !) devant s’achever par une belle tempête … La carte qu’il commentait était parlante : tout le nord-ouest de la Grande-Bretagne disparaissait sous un large croissant de nuages… Mais bon, nous savions que le temps pouvait changer à la vitesse de l’éclair. J’étais donc confiante. La BBC devait forcément se tromper : des averses sûrement (nous étions en Ecosse !) mais il ne fallait pas dramatiser.

De plus, je m’étais dit que le ciel faisait bien les choses puisque j’avais réservé une table pour un afternoon tea au Torridon. Pour une fois, la pluie était mon alliée afin de convaincre mon monsieur de la nécessité absolue de faire une halte au chaud, au sec, une tasse de thé à la main.

En fait, les prévisions s’avérèrent justes. Toute la région était en « Alerte jaune ». Les vents soufflèrent à 160 Km/heure sur la côte, et à près de 190 km/heure dans le massif des Cairngorms. Nous apprîmes ensuite que ce jour là, les éoliennes écossaises avaient produit plus d’électricité que n’en avait besoin le pays pour la journée ! C’est dire …

La balade prévue se transforma donc en une sorte de petite odyssée quasi aquatique tant la voiture fût noyée sous les trombes d’eau. Des paysages sublimes que nous traversions, nous n’en avons finalement pas vu grand-chose, seules quelques bribes quand un nuage daignait laisser pointer un rai de soleil ou que se déchirait le voile de brume épaisse. Quant au vent, il fallait ma folie photographique pour oser sortir de la voiture et l’affronter.

Notre halte à l’hôtel Torridon s’étira ainsi une bonne partie de l’après-midi. Dehors la pluie redoublait faisant disparaître les collines alentour, alors pourquoi se hâter ? Les scones étaient divinement moelleux, les pâtisseries délicieuses et le thé excellent.

Un darjeeling pour moi, le mélange Torridon pour Monsieur Bruxelles.

L’hôtel Torridon, situé sur la rive du loch du même nom, est l’adresse à retenir si vous souhaitez faire une halte gentiment luxueuse au cœur des Highlands.

Réchauffés et repus nous avons repris la route en direction de Shieldaig pour ensuite longer la côte nord puis ouest de la péninsule d’Applecross.

Nous y avons fait quelques rencontres …

De belles Highlands (étonnement mutuel de la similitude de nos franges blondes …).

Nous avons ensuite bifurqué vers le centre de la péninsule et emprunté la route de traverse menant à la Bealach Na Ba Pass (« la passe des troupeaux », l’une des routes les plus spectaculaires d’Ecosse).

La frustration fût maximale de n’apercevoir que des fragments de ces paysages surnaturels, la pluie noyant tout et le vent se déchainant encore un peu plus. Nous avons atteint Locharron en fin de journée, épuisés, nauséeux. Notre Bed and Breakfast était déprimant, les deux seuls restaurants fermés (en Ecosse on mange tôt !) et la pluie, la pluie, la pluie continuait de tomber. Résignés, nous avons garé la voiture devant la mer et partagé un reste de sandwich en écoutant la tempête comme deux enfants punis. J’avais hâte que cette journée se termine. The best is yet to come, non ?

Le lendemain, la tempête ne s’était pas calmée. Tout était gris, emprisonné dans les nuages. Néanmoins, j’étais heureuse de quitter Locharron (le seul endroit que j’ai détesté). Nous avons longé le loch Maree, traversé Gairloch, Poolwee, toujours sous un ciel de pluie, et atteint les célèbres jardins d’Inverwee malheureusement fermés en raison de la violence du vent ! Nouvelle frustration. Il ne nous restait donc qu’à poursuivre notre route vers le nord …

Je faisais quand même parfois stopper la voiture et m’en extirpais en maintenant solidement la portière – sous peine de la voir s’arracher – l’appareil photo à l’abri de mon coupe-vent étanche, car au détour d’un virage, au débouché d’un loch, la magie des paysages, des couleurs, la magie de l’Ecosse opérait. Et j’en oubliais le vent, la pluie drue – moi adepte du climat méditerranéen. Monsieur Bruxelles n’en revenait pas lui qui restait très sagement au volant pendant que j’affrontais les éléments …

Tout doucement nous avons atteint Inverkirkaig. Ouf.

Notre Bed and Breakfast (Kirkaig Lodge) était idéalement situé – voyez plutôt la vue que nous avions …

Et le petit-déjeuner excellent et roboratif (ce qui, compte-tenu du climat écossais était quelque peu nécessaire).

Vous aurez remarqué la très jolie vaisselle en grès (Highland Stoneware, Lochinver).

Pour notre première balade nous décidâmes d’explorer l’Alchituibie qui bien que traversée sous la pluie lors de notre arrivée nous avait émerveillés.

Nous voulions la découvrir sous un ciel bleu …

Mais d’abord, traversée de la baie d’Inverkirkaig.

Je ne m’attendais pas à trouver de tels bleus en Ecosse.

Ni à faire autant de belles rencontres.

Les Summer Isles.

Sur la route entre Achiltibuie et Aird of Coigach, péninsule de Coigach.

Le Loch An Eisg Brachaidh.

Là aussi les moutons étaient partout. Pour mon bonheur.

Nous explorâmes ensuite toute la péninsule de Stoer au nord de Lochinver.

J’ai absolument adoré cette région de collines où s’enchevêtrent tourbières, gros rochers de grès, bruyères et, sur le rivage, sable rose et mer turquoise. Un ravissement.

J’ai découvert une région dans laquelle on se balade avec le sentiment d’être seul au monde, d’être libre, libre de cheminer, de se perdre, d’explorer, de se saouler de vent, de ciels, de nuages.

Nous avons fait des siestes au soleil, allongés sur les rochers, une tasse de thé à portée de main …

Et aussi des pauses-goûter (shortbread millionaire + ceylan = alliance parfaite).

Nous avons attrapé un nuage ! (un petit nuage de laine accroché aux bruyères, trace poétique du passage d’un mouton).

Au sud de Lochinver, plage aux trésors.

Des cailloux pour moi.

Des moules fraichement cueillies et sitôt dégustées par mon belge monsieur.

Je préférais quant à moi le traditionnel fish and chips (ici celui du Caberfeidh, délicieux et également servi dans la poterie traditionnelle de Lochinver).

A la pointe de Stoer …

Un phare construit en 1870 par Thomas Stevenson, le père de Louis (l’auteur de L’île au trésor).

Plus de gardien, juste quelques moutons qui montent la garde en trottinant au dessus du vide …

Le matin du départ – car il nous fallut bien repartir – et en dépit de la pluie légère qui s’était remise à tomber, je suis sortie siroter une dernière tasse de thé. Je déteste quitter les endroits que j’aime. Alors, prendre un dernier thé, c’était s’octroyer encore un peu, allez, juste un peu de la magie de l’Ecosse. Jacqueline, la propriétaire du Bed and Breakfast, avait arrangé un joli bouquet de bruyères sauvages sur la table de bois brut faisant face aux collines roses et aux moutons. C’était parfait.

Et si vous regardez bien, vous apercevrez une larme de pluie dans ma tasse …

J’ai adoré cette région. Et oui, the best was yet to come…

 

 

 


 

Quand la photographe est photographiée … (pour sourire).

 

Position dite du « phoque échoué » idéale pour une prise de vue rapprochée des galets …

Pour mes amis d’Instagram !

 


 

On ne change pas

Hier soir, alors que je rentrais du travail, la voiture en quasi pilote automatique, je pianotais sur l’autoradio passant d’une station à l’autre sans m’y arrêter plus d’une seconde. Je n’étais pas d’humeur à écouter les nouvelles, pas d’humeur à écouter la Traviata, pas d’humeur à écouter mon émission favorite de jazz. En fait, je n’étais d’humeur à rien. Ma journée n’avait pas été mauvaise, non. Elle avait juste été maussadement inintéressante. Une journée morne coincée au travail alors que dehors c’est encore l’été. Oui, je sais, d’aucuns diront que mes propos ne sont pas ceux d’un adulte. Je sais … N’empêche que moi, quand il fait beau j’ai envie « d’aller jouer dehors »… Et c’est peut-être pourquoi, le hasard (le hasard ?) m’a fait écouter une chanson sur laquelle mon oreille s’est arrêtée. Une chanson de … Céline Dion. « On ne change pas », une chanson des années 90. Une chanson que j’adore en vérité. Et sans honte aucune ; même si, à l’époque de sa sortie, le CD 2 titres – dont j’avais fait l’acquisition en catimini – avait plutôt été dissimulé que rangé entre Bartok et Debussy. François Truffaut a beau faire dire à Fanny Ardant, dans « La femme d’à côté », que les chansons, aussi bêtes soient-elles, disent la vérité, disent l’essentiel, disent la vie, l’amour … Tout le monde n’a pas vu ses films – qui là pour le coup ont été l’une des révélations cinématographiques de ma toute jeune adolescence. Je ne remercierai d’ailleurs jamais assez mes parents fervents cinéphiles.

Oui, les chansons, enfin certaines chansons, disent la vérité. « On ne change pas » nous dit que l’on ne change pas, que l’on reste, même devenu adulte, même très vieux, un enfant ou plutôt l’enfant que l’on a été. Parfois même malgré nous.

Moi j’ai encore huit ans.

Car je pense porter encore sur les adultes – et surtout sur moi-même – mon regard de petite fille. Les grands jouent aux grands. Ils attrapent « des airs et des poses de combats ». Je les regarde. Je me regarde, pas dupe, juste amusée. Une manière somme toute de ne pas se prendre trop au sérieux. Une manière de s’échapper des contraintes imposées et de rester vraiment soi.

J’ai encore huit ans car j’aime aussi admirer à la dérobée mes chaussures neuves pendant les réunions, dessiner des moustaches aux trop sérieux d’un très sérieux organigramme photographique, mimer le cheval au galop dans le jardin (avec un hennissement ridicule se terminant en gloussement puis en fou-rire), ramasser des coquillages, des cailloux, des plumes, des trésors, répondre aux importuns en hongrois (de mon invention), me laisser distraire, rêvasser, me délecter d’un petit pain au lait fendu en deux et fourré d’une barre de chocolat au lait, faire les plus belles horribles grimaces dans la cabine du photomaton … La liste pourrait être longue …

Et vous quel âge avez-vous en réalité ?


 

«J’écoute uniquement les chansons, parce qu’elles disent la vérité. Plus elles sont bêtes, plus elles sont vraies. D’ailleurs, elles ne sont pas bêtes. Qu’est-ce qu’elles disent ? Elles disent : “Ne me quitte pas… Ton absence a brisé ma vie…” ou “Je suis une maison vide sans toi… Laisse-moi devenir l’ombre de ton ombre…” ou bien “Sans amour, on est rien du tout…” »
La Femme d’à côté (1981) – François Truffaut

Pour écouter On ne change pas de Céline Dion, CLIQUEZ ICI !

 


 Je viens de m’apercevoir avec étonnement que bien des années après mon coup de cœur pour cette chanson, j’en connaissais encore par cœur toutes les paroles. Peut-être parce que Diane et moi la chantions alors à tue-tête dans la voiture qui nous menait à Bruxelles pour nos ballades mère-fille … Une heure de route aller, une heure de route retour et Céline en boucle.

 

 

Moll Cottage

Pour séjourner sur l’île de Skye, nous avions loué une petite maison au bord de l’eau : Moll Cottage. Et à l’heure où j’écris ces lignes, dans la canicule tardive d’un mois d’août qui s’achève, j’en ai encore la nostalgie …

Ce cottage est une perle.

Situé au débouché du loch Ainort, face aux îles de Scalpay et de Raasay, on l’atteint par une toute petite route longeant la mer. Une route presque désaffectée empruntée uniquement par les habitants des deux, et très lointaines, maisons voisines ou par de rares randonneurs explorant les coins secrets de l’île.

Autant dire que cette maison est isolée. A l’extrémité d’une petite baie. Alentours : collines couvertes de bruyères roses et mauves, fougères, herbes folles et la mer et le ciel. C’est ce que nous voulions.

Lorsque nous y sommes arrivés, la clef nous attendait cachée dans une boîte. Nous avons ouvert la porte, comme on ouvre un cadeau et constaté que le cottage était aussi beau dedans que dehors ; puis nous sommes ressortis pour descendre jusqu’à l’eau. Là, j’ai immédiatement repéré le gros rocher plat qui allait être ma place …

Il y a comme ça des lieux, des maisons, que l’on adopte tout de suite avec la certitude que l’on y serra bien. La blancheur des murs, le clapotis de l’eau, le ballet des hirondelles fendant l’air comme pour nous souhaiter la bienvenue, le vent doux, les digitales roses sur le muret de pierres sèches, les îles au loin, le silence … parfois tout est parfait.

Allez, je vous emmène faire le tour du propriétaire !

A l’extrémité du jardin …

MON rocher

MA place, là où j’adorais prendre le thé.

Mon Monsieur Bruxelles osait parfois s’y installer !

J’aimais surtout observer, depuis la maison, la mer, le ciel et les îles. Par beau temps, par mauvais temps et à chaque heure du jour tellement différents.

 

Mais aussi les bleus de la nuit.

Un matin réveillée à l’aube, j’ai surpris cet enchantement de l’eau comme un miroir d’argent.

Sur l’un des appuis de fenêtre, une collection de coquillages glanée par les occupants précédents. J’aime cette idée que chacun laisse une trace de son séjour sous forme de petit trésor. Monsieur Bruxelles a, quant à lui, « abandonné » un beau caillou gris tout rond sur le poêle (mon influence sans doute…).

Dans l’entrée, les Black Cuillins.

Le chemin menant au cottage était bordée de bruyères, de renoncules, de fougères et de cette variété de chardons mauves.

Breakfast inside. Que mes amis britanniques pardonnent ma faute de goût : du beurre sur les scones et des scones au petit-déjeuner ! (oui, mais c’est bon !)

Apéro outside. Terrine de saumon fumé sur oatcakes (biscuits écossais aux flocons d’avoine) et vin blanc bien frais.

 

Le soir venu …

… whisky devant le poêle. J’ai découvert, qu’après une longue journée de ballade sous la pluie, rien ne valait (mis à part le thé, bien entendu) le réconfort d’un doigt de Talisker – le whisky de l’île de Skye aux notes tourbées et  fumées comme un Lapsang Souchong.

Une perle, non ?


 

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons loué ce cottage par l’intermédiaire de Wilderness Cottages, agence en ligne spécialisée dans la location de cottages.
A recommander si vous souhaitez séjourner en Ecosse !


Petite visite à 360 degrés depuis mon rocher …


 

L’île de Skye

En avril dernier, alors que je commençais à penser aux vacances d’été, je ne rêvais que de chaleur, de cigales et de thé glacé siroté à l’ombre d’un figuier – le rêve des gens du nord privés de soleil et de ces ciels « hauts » à l’azur étourdissant. Je voulais retrouver l’insouciance que procurent les longues journées de pur beau temps comme lorsque nous étions petits et que les vacances s’étiraient alors en deux longs mois de jeux, de baignades, de soleil et de lecture … J’avais repéré pour cela la maison idéale nichée au cœur de l’Andalousie. J’étais prête à la louer en un clic mais c’était sans compter sur la lenteur de Monsieur Bruxelles – je suis certes une balance indécise sauf pour ce qui est des plaisirs que nous devons nous accorder avant de ne plus pouvoir en profiter. Ma cousine Lucile a d’ailleurs, il y a quelques temps, formulé comme une évidence ce que je pensais de façon légèrement confuse : il ne faut jamais remettre à plus tard ce que l’on veut faire car ensuite, qui sait ?… Elle a raison. Cela dit, la vie et ses contraintes ne permettent pas de tout décider en un clic … La maison andalouse, il fallait s’en douter, fût louée à plus rapide que moi. Je n’en voulais pas d’autres. Je suis comme ça. Aussi, un peu par dépit, je changeais mes plans du tout au tout et proposais à Monsieur Bruxelles – ravi d’échapper à la chaleur andalouse – le nord du nord de l’Ecosse. Après tout, j’avais toujours rêvé des Hébrides et de landes sauvages. L’occasion se présentait. Il fallait la saisir (n’est-ce pas Lucile ?)…

L’Ecosse est vaste et décider d’une parcelle à découvrir me prit quelque temps.

Je n’ai jamais aimé sillonner à la vitesse de l’éclair un pays, des paysages pour finalement ne rien voir. Je préfère m’imprégner, voir, revoir, regarder et avoir le temps de me créer des habitudes (ce qui permet selon moi de vraiment s’approprier un endroit). Se lier avec la boulangère ou nos voisins éphémères donne l’illusion d’être, pour un temps, « de là-bas » et de faire des rencontres. Et puis, il y va des pays comme de l’art, on ne peut apprécier et l’un, et l’autre sans prendre son temps.

Aussi, nous décidâmes de séjourner tout d’abord une semaine sur l’île de Skye puis une autre semaine encore un peu plus au nord, à Inverkirkaig, petit village côtier du Ross occidental.

Vendredi 29 juillet, levés aux aurores, nous avons filé vers Dunkerque pour prendre le ferry jusqu’à Douvres et faire route jusqu’au sud de Glasgow.

Je pensais détester les longs trajets en voiture (moi qui n’aime rien tant que l’avion, moyen de transport le plus poétique qui soit) mais j’ai adoré cheminer à travers les paysages changeants : traverser les vallonnements du Kent, franchir la Tamise, frôler la région des lacs et aborder enfin les Lowlands.

Le lendemain, nous avons repris la route, longé le loch Lomond, le Glen Coe, le canal calédonien, le Glen Shiel (et les Five Sisters).

 

Puis enfin Kyle of Lochalsh et le pont vers notre île !

L’île de Skye parfois appelée « l’île ailée » ou, en gaélique écossais, Eilean a’ Cheò – « l’île des Brumes » !

Mon géographe de père m’avait, alors que je préparais mon voyage, donné une information qui m’avait laissée à la fois pantoise et songeuse : « Tu vas séjourner sur le socle de la terre ! ». Rien que ça …

La géomorphologie (science passionnante s’il en est – je regrette parfois d’avoir fait les beaux-arts) explique le paysage. Collision des plaques tectoniques, orogenèse, éruptions volcaniques et chambres magmatiques prémices des montagnes d’aujourd’hui, glaciation, déplacements, métamorphisme et plissement des roches en des temps immémoriaux aux noms de dieux ou de fées … Les plus vieilles roches du monde se trouvent en Ecosse et les volcans et les glaciers façonnèrent Skye ; une île – je n’allais pas tarder à m’en apercevoir – faite pour les dieux et les fées …

Skye, la plus grande île de l’archipel des Hébrides intérieures est souvent décrite comme un concentré d’Ecosse : montagnes austères, semis de moutons, landes roses de bruyères, lochs, lacs et la mer tout autour …

Pour vivre le paysage – ce qui pour moi sous entend: regarder, dessiner et faire des pauses-thé -, la lenteur nécessaire de la marche, tous les sens en éveil, s’imposait. C’est donc avec cartes au 1/50 000 et programme de randonnées préparé au millimètre que nous comptions découvrir notre île. Je m’étais chargée – hérédité organisationnelle oblige – de préparer nos ballades (circuits, durées, dénivelés, intérêt géologique et botanique …). Mon sens de l’organisation en agace plus d’un mais j’ai toujours pensé qu’une préparation perlée permettait justement la flânerie et la contemplation et n’empêchait nullement d’emprunter les chemins de traverse pour s’égarer gentiment.

Nos promenades nous menèrent souvent hors des circuits trop balisés et encombrés des curiosités touristiques. L’île a beau être vaste et quasi déserte, les humains-moutons s’agglutinent toujours aux endroits signalés par 3 étoiles dans le guide Michelin … Nous avons bien sûr contemplé The Old Man of Storr et traversé le massif des Quiraing mais sous les averses et en tentant de résister à un vent furieux (nous sommes en Ecosse !) qui vidait les lieux et les abandonnait à la brume et aux seuls courageux.

J’ai donc choisi de partager quelques unes des balades qui m’ont enchantée … Pas de carte-postale juste des coups de cœur.

Comme celle longeant le loch Brittle jusqu’à la pointe de Rubha an Dùnain. Première ballade pour nous « mettre en jambes » et nous émerveiller des couleurs de la mer, du ciel, de l’herbe piquetée de fleurs minuscules et des bruyères jusqu’au rivage.

Ou Neist Point tout à l’est de l’île.

Au bout de la presqu’île, un phare abandonné.

Depuis le phare j’ai adoré la vue sur la mer avec, au loin, sur la ligne d’horizon la silhouette des îles d’Uist (Hébrides extérieures)….

Et ces falaises plissées comme une étoffe de Fortuny …

La plage du loch Brittle, à nouveau …

… point de départ d’une randonnée dans les Black Cuillins, les montagnes les plus hautes de Skye (993 m).

Nous sommes passés au sud du loch an Fhir-bhallaich en direction du cirque Lagan.

Puis nous sommes accordés une pause-thé dans les bruyères. Nous emportions toujours un litre de Ceylan brûlant que nous dégustions accompagné le plus souvent de délicieux sablés tout en admirant le paysage. Randonnée, oui ; mais il fallait que cela reste un plaisir. Et puis, la nature est le salon de thé que je préfère …

Sur l’île, l’eau est partout. Et bien souvent, on l’entend avant de la voir. Tout petits filets d’eau traversant les chemins, ruisseaux, torrents, cascades, rivières …

Arrivée dans le cirque Lagan (600 m) et son petit lac d’eau glacée. Rochers de basalte. Calme absolu.

Une fois n’est pas coutume. Virginie M. apparaît sur la photo (pestant quelque peu d’être prise en photo …). Mais le plus intéressant est d’apercevoir en contrebas le loch Brittle et les îles d’Eigg et de Rum à l’horizon.

Sur le chemin du retour …

… un mouton

… Non, deux moutons ! Une brebis et son petit. Etonnés mais prenant le temps de nous observer longuement ; ce qui nous a permis de les observer également longuement tout en les complimentant sur leur beauté ! Ce qu’ils n’ont pas fait en retour !

Toujours le chemin du retour dans la vallée de Glen Brittle.

Et un autre mouton devant les Cuillins.

A Skye, les moutons sont libres, se déplacent seuls ou par petits groupes, bondissent sur les routes à voie unique (ces toutes petites routes de la largeur d’une voiture), font la sieste dans les fossés tapissés de fougères, allaitent leurs agneaux sur les « passing place », aménagés à intervalles réguliers afin que les véhicules puissent se croiser), ou avancent tout simplement de la façon la plus nonchalante qui soit, laine bouclée au vent, maitres de la lande et du temps … Ils sont chez eux. L’île est leur domaine.

Retour au point de départ, la plage du loch Brittle à la tombée du soir…

La route du retour à notre cottage passait souvent par Portree, la ville principale au centre de l’île puis par Sligachan où la vue sur les Cuillins au crépuscule me ravissait.

Coral Beach, sur la rive du loch Dunvegan, est l’une des curiosités incontournables de l’île. Je m’attendais donc à être légèrement déçue. Mais bon, je voulais voir, quand même … Nous avons garé la voiture au bout d’une route en cul de sac, emprunté le chemin sableux et tourbeux qui y mène. J’ai marché, impatiente malgré tout puis j’ai presque couru quand, depuis le sommet d’une colline, je l’ai aperçue, étincelante et irréelle sur le bleu indigo de la baie. Une merveille inattendue. Une féérie.

Nous y avons passé plusieurs heures à savourer les bleus et les verts, les roches noires, la merveilleuse transparence de l’eau et ce corail qui n’en est pas.

[Le « sable » de cette plage est en fait constitué de petits débris calcifiés d’une algue -Lithotamnium corrallioides – (maërl), de fragments coquillages et de sable]

Loch Dunvegan

Loch Harport

Talisker Bay

A l’est de Talisker Bay, dans le petit village de Carbost, nous avons dégusté les meilleures coquilles Saint-Jacques du monde (pour un prix défiant tout concurrence : 10 livres, soit environ 12 euros pour 8 noix de Saint-Jacques d’une qualité exceptionnelle). The Oyster Shed, outre une production d’huitres, propose crabes, langoustes, moules, langoustines des Hébrides sans oublier le saumon ; le tout directement de la mer à l’assiette. On peut y déjeuner sur place, sur des tables de bois brut, en contemplant les nuages au dessus du loch Harport.

Admirez la taille généreuse de ces Saint-Jacques servies avec un beurre à l’ail et de grosses pommes-frites (alliance locale étonnante mais finalement délicieuse).

Nouvelle randonnée à Rubha Hunish à l’extrême pointe nord de l’île.

Comme très souvent, les sentiers deviennent de simples traces puis se perdent dans la lande tourbeuse. « Very boggy in places » signalait très souvent Walking Higlands (le site de référence pour la randonnée en Ecosse) dans le descriptif de ses circuits. Eh bien oui, je vous confirme que parfois, c’était très boggy boggy. La tourbe gorgée d’eau est certes souple sous le pied mais mieux vaut avoir de bonnes chaussures de marche parfaitement étanches.

Cela dit, les tourbières voient s’épanouir durant l’été la linaigrette (Linaigrette à feuille étroite – Eriophorum angustifolium) dont les soies ne sont pas sans rappeler, je trouve, la laine des moutons.

Au nord, sur l’horizon, l’île de Lewis & Harris.

Parfois, nous faisions d’étonnantes rencontres … des vaches Highland libres comme l’air et se baladant, comme nous, des collines à la mer.

Et d’autres vaches, pour nous tenir compagnie lors d’une séance de dessin sur les hauteurs de Kilmaluag sur la côte nord-est.

 

Les Quiraing au nord de la péninsule de Trotternish

La baie de Staffin

La route du retour à notre cottage …

A Skye, le merveilleux est partout. Le merveilleux des contes et des légendes (si loin des images formatées créées à grand renfort d’effets spéciaux et dont on abreuve les pauvres enfants d’aujourd’hui). Un vrai merveilleux à portée d’œil, à portée d’oreille Il faut simplement s’immobiliser dans le vent, s’assoir face aux îles posées sur l’horizon, suivre la course des nuages, écouter le murmure des sources, se laisser surprendre par une toute petite grenouille rousse des tourbière, des rochers bleus, par la brume flottant sur les lochs, les collines roses et mauves, les orchidées cachées comme des trésors dans les fougères hautes, se laisser bercer et envahir par l’esprit de l’île, l’esprit de l’Ecosse …

Féérique, tout simplement féérique.

 


Pour préparer vos randonnées en Ecosse et dans les îles des Hébrides : http://www.walkhighlands.co.uk/


 

Gâteau du dimanche

Le 15 juillet dernier, c’était l’anniversaire de mon père adoré qui, tout comme ma mère et mon frère, est né un lendemain de fête… Je suis la seule sérieuse de la famille puisque née peu après la rentrée des classes ; ce qui, soit dit en passant, aurait été un comble pour quelqu’un ayant détesté l’école si je n’étais venue au monde, en période de rentrée certes mais un vendredi soir et, qui plus est, à l’heure de l’apéritif … Mais bon, trêve de plaisanterie, je voulais juste partager avec vous ce « gâteau du dimanche » ainsi nommé par son créateur, le pâtissier alsacien Christophe Felder. Rien de plus simple, rien de meilleur : génoise imbibée d’un sirop vanille-kirsch, crème chantilly, fraises parfumées, encore de la crème et de la meringue pour la gaîté et parce que c’est joli.

C’est un gâteau de fête, un gâteau des belles occasions, un gâteau d’été à la campagne, un gâteau du temps des fraises et de la douceur de l’air et aussi et surtout le gâteau d’anniversaire par excellence !

Ce gâteau est relativement facile à réaliser. Il faut juste prévoir du temps, ne pas s’énerver (j’ai remarqué que lorsque je suis détendue et sans la « pression » d’une réussite obligatoire, je réussis tout beaucoup mieux), être organisé et méthodique.

Allez, la recette !

Gâteau du dimanche de Christophe Felder

Ingrédients
Pour la génoise
4 œufs
120 g de sucre en poudre
120 g de farine
500 g de très bonnes fraises pas trop grosses, sucrées et parfumées
Quelques meringues nature
1 moule à manqué de 20 cm
Pour le sirop
10 cl d’eau
50 g de sucre
1 CàS de vanille liquide
4 CàS de kirsch
Pour la chantilly
(on peut doubler les proportions – à réaliser dans ce cas, en deux fois)
50 cl de crème fraiche très froide
100 g de sucre en poudre
1 CàS d’extrait de vanille liquide
1 CàC de kirsch

Préchauffer votre four à 180°c.

Réaliser tout d’abord le sirop. Verser l’eau, le sucre, la vanille et le kirsch dans une casserole, mettre sur feu moyen et mélanger de façon à bien faire dissoudre le sucre. Laisser ensuite refroidir.

Réaliser la génoise. Battre longuement les œufs, le sucre et la vanille liquide au fouet électrique (pour ma part, j’augmente progressivement la vitesse). Votre mélange doit au moins tripler de volume (cela peut prendre 5 à 6 minutes). Incorporer ensuite progressivement la farine tamisée en veillant à ne pas faire « retomber » votre mélange. Verser l’appareil dans le moule beurré et fariné puis enfourner pour 30 minutes. Au bout de ce temps vérifier la cuisson avec une pointe de couteau et laisser refroidir environ 15 à 20 minutes avant de démouler la génoise sur une grille à pâtisserie.

Pendant que la génoise refroidit, laver les fraises, les sécher et réserver les plus belles pour le décor. Les couper en lamelles dans le sens de la longueur.

Lorsque la génoise est bien refroidie la couper dans l’épaisseur en deux disques égaux. Disposer le disque inférieur sur une planche à découper (c’est très pratique pour ensuite transférer le gâteau assemblé sur le plat de service) et l’imbiber d’une petite moitié du sirop (en veillant à bien le répartir sur toute la surface). Faire de même sur la face « interne » de l’autre disque.

Préparer la chantilly. Là chacun sa méthode. Je vous donne la mienne, réalisée au robot et inratable. Tout d’abord, il vous aura fallu mettre au congélateur, le bol du robot et la lame ou les fouets (il faut que tout soit très froid !). Mettre la crème (j’utilise de la crème épaisse) dans le bol du robot et l’actionner. Quand la crème aura commencé à « monter » incorporer progressivement le sucre puis la vanille et le kirsch. En environ 5 mn votre chantilly doit être parfaitement aérienne et avec de la tenue.

Sans attendre, étaler sur le disque inférieur de la génoise une bonne couche de chantilly. Déposer sur la chantilly une couche de lamelles de fraises en appuyant très légèrement. Recouvrir ensuite du second disque, appuyer légèrement. Imbiber le dessus du second disque du reste de sirop. Masquer ensuite le gâteau avec le reste de la crème. Parsemer enfin sur le dessus du gâteau de la meringue écrasée en gros morceaux.

Transférer le gâteau sur le plat de service en vous aidant de deux spatules coudées.
Mettre au frais et patienter avant de vous régaler …

Petite précision : j’’ai légèrement adapté les proportions de sirop au kirsch (afin de pouvoir généreusement en imbiber la génoise, c’est meilleur et plus fondant) et de crème chantilly (pour que le gâteau en soit masqué tout aussi généreusement).

Pour le décor, j’opte en général pour des pétales de roses anciennes dont les couleurs et les parfums sont incomparables mais si je veux plus de simplicité, je pique tout simplement la plus belle fraise, avec sa collerette verte toute pimpante, au centre du gâteau.

Je vous conseille de préparer ce gâteau la veille et de le laisser toute une nuit au réfrigérateur. Les parfums et les arômes ont ainsi le temps de se développer. Cela dit, si vous êtes trop impatiemment gourmand, vous pouvez ne le laisser qu’une ou deux heures au frais avant de le déguster.

J’espère que je vous aurai donné envie de faire ce gâteau et qu’il vous plaira autant qu’à nous ! Dépêchez-vous d’essayer, c’est encore la saison des fraises et l’air est doux !


Les amoureux de beau linge de maison auront remarqué  la nappe brodée ! C’est l’œuvre de Rosa Gomes qui en fit cadeau à ma mère.
Simple, raffinée et très gaie, je l’adore !
Une nappe, elle aussi, des belles occasions !