Tous les articles classés dans : balades & voyages

Forêt de Soignes

Encore un avantage de Bruxelles : la forêt en ville. Décidément la Belgique est un drôle de pays ! Hier, après une matinée de lézards paresseux, nous avons chaussé nos chaussures tout-terrain et avons laissé la voiture glisser le long du ring jusqu’à la forêt de Soignes tout au sud de la ville. J’avais envie de marcher sur les feuilles craquantes et de respirer le parfum de la forêt en automne. Monsieur Bruxelles voulait des champignons … Moi le nez en l’air humant et admirant, lui explorant l’humus à la recherche de bolets et autres clitocybes nébuleux … En contrebas d’un chemin, dans un creux de la forêt, nous avons découvert ce cercle de pierres. Il s’agit d’un monument – inspiré des rites celtiques et réalisé en 1920 par Richard Viandier, un artiste belge amoureux de la forêt de Soignes – en mémoire de onze forestiers tombés au champ d’honneur ou assassinés par les allemands durant la première guerre mondiale. Chaque monolithe porte le nom de l’un d’eux. Sur la pierre centrale du portique, cette …

Gaasbeek : paons et potirons

L’avantage d’habiter Bruxelles est de pouvoir, en quelques tours de roues – le ring une fois franchi – se retrouver dans la paisible campagne du Pajottenland qui inspira Brueghel et tant d’autres peintres flamands. Les paysages ont d’ailleurs comme un air de déjà-vu pictural : grasses prairies bordées de rangées de saules, placides troupeaux de vaches rousses et blanches, clochers de brique rouge sur des ciels gris souvent chahutés. C’est très beau et je m’y sens bien. J’ai dû vivre là aussi dans une de mes vies antérieures … Encore que je n’arrive pas à m’imaginer en paysanne pataugeant dans la boue – ou pire la bouse ! -, la vraie campagne je l’ai toujours préférée sur les murs des musées ou dans les revues de déco … Mais bon, je digresse … Dans le pajottenland, à deux pas donc, se trouve Gaasbeek, un tout petit village où se tient chaque samedi un micro-marché de producteurs locaux et bio. Ceux qui, comme moi, ont fait de la recherche de vrais légumes leur sport favori, comprendront que la …

L’Alhambra

J‘avais promis, après vous avoir fait découvrir mon refuge secret en Andalousie, de vous parler de l’Alhambra, mais … je me suis dit que tout le monde connait cette merveille andalouse et que je risquais d’être terriblement ennuyeuse. Alors, je vous épargnerai les descriptifs assommants et les commentaires soporifiques et préfère partager avec vous quelques photos … Car, en dépit des touristes bariolés, des groupes bruyants, de tout ce désespérant peuple estival, le lieu est absolument magique et nous étonne, nous charme, nous éblouit bien au-delà de ce que l’on avait imaginé.

Het Baggaertshof

Début août. Les villes sont désertées, tout le monde est à la plage … Et c’est tant mieux ! Tant mieux pour ceux qui restent ou qui repoussent leur départ, trop heureux de savourer avec quelques privilégiés leurs villes qui semblent enfin respirer, se reposer, prendre elles aussi des vacances. Elles en profitent, se dorent au soleil, s’étirent comme des chats. Les villes, nos villes, celles qu’on aime, celles qu’on habite, se laissent alors explorer pour peu que l’on parcoure leurs artères, que l’on se perde dans leurs ruelles, le nez au vent, l’humeur vagabonde, sans rien attendre et cependant prêts à toutes les découvertes. Un état d’esprit, une disponibilité que l’on réserve habituellement à Rome, Berlin ou Venise mais qui dans les lieux familiers réserve parfois de bien belles surprises. C’est ce que j’ai vérifié hier à Courtrai… Je devais m’y rendre pour faire quelques emplettes militairement programmées (garer la voiture, pas de course, un, deux, trois, retour à la maison) afin de ne me laisser, en aucun cas, la possibilité de flâner (je …

Cortijo Opazo, un refuge dans les Alpujarras

Ces derniers jours, il a fait chaud. Un air brulant est remonté du sud du sud jusqu’à la mer du Nord comme une carte-postale sensitive expédiée par un amoureux des contrées arides, des soleils implacables, des paysages secs et majestueusement dépouillés. Une chaleur pour se souvenir de l’Andalousie… Oui, je sais, j’en ai déjà parlé, et je vais sembler quelque peu obsédée, mais, bon, il y a comme ça des pays, des régions, des jardins, des maisons dans lesquels on se sent parfaitement bien et qui, sitôt découverts, nous sont déjà familiers, nous apaisent et nous rendent heureux ; la conjonction enchantée d’une certaine lumière, de la douceur de ce vent là, du parfum de ces plantes, des hommes et des bêtes qui y vivent… Le Cortijo Opazo, point minuscule sur la carte de l’Andalousie fait partie de ces endroits magiques ; en tous cas pour moi. L’été dernier, je voulais à tout prix fuir les ciels du nord qui restaient désespérément gris – et dieu sait pourtant si je les aime – et, comme …

Jardin secret de roses

A Courtrai, en Flandre, juste de l’autre côté de la frontière, se cache une merveille dissimulée par les grands arbres du château ‘t Hooghe : une roseraie comme un bijou posée à côté d’un jardin sauvage. Je m’y suis rendue pour la première fois il y a peu de temps, intriguée et légèrement dubitative quant à ce que j’allais découvrir. Les roseraies de ville sont parfois si terriblement ennuyeuses ! Rangées de rosiers déprimants ou prétentieux, alignés au garde à vous ; très peu pour moi. Là, en revanche, vous êtes d’abord dans un jardin. Des haies de charme et de buis délimitent les parterres, vous passez en quelques pas d’un jardin anglais avec ses mixed-borders à un délicieux petit jardin à la française puis aux « chambres » de la Rose d’Or et des roses thé. A l’arrière du château– qui est en fait une grande bâtisse néo-classique – se trouve le souvenir d’un jardin paysage créé au 19ème siècle : une vaste étendue d’herbe ceinturée de vieux arbres, des herbes un peu folles, des buissons de sureau – l’arbre aux …

Immobile

Mon genou gauche a eu raison de moi – enfin, plus précisément mon ménisque; ce petit cartilage en forme de croissant de lune qui, lorsqu’il se casse, révèle très douloureusement une présence que nous ignorions jusque là. La revanche des discrets en quelque sorte … Me voilà donc immobilisée depuis plus de deux semaines, privée de sortie et contrainte à la patience. Une punition. Heureusement, j’ai mon jardin suspendu, plus beau de jour en jour (je vous en montrerai quelques photos prochainement) et les livres ! Aujourd’hui, est-ce l’immobilité forcée qui m’a conduite à relire « Théorie du voyage » de Michel Onfray ? Sans doute. Le besoin quasi viscéral de partir, de s’échapper, de vagabonder, de retrouver les lieux qui sont les nôtres – qui nous correspondent profondément – et finalement de se rencontrer soi même. Le désir du voyage qui commence dans les livres, avec les atlas et les cartes de géographie qui se nourrit de la poésie et qui jamais ne s’assouvit … C’est de cela dont il s’agit dans la Théorie du voyage. « Jusqu’au bord …