Auteur : Virginie M.

Rentrée : l’art en catimini

J’ai repris le travail la semaine dernière. Alors, de deux choses l’une, soit je déprime, soit, à l’instar de France Gall, je résiste ! Là, je vous vois esquisser un sourire – et vous avez raison. Mais bon, pour être plus précise – et sans renier France Gall dont j’adore la voix et notamment la chanson « Evidemment » (mais ça c’est un autre sujet…)-, je devrais dire que je pense plutôt au film d’Alain Resnais « On connait la chanson ». Comme l’un des personnages – qui pour se donner force et courage – chante avec conviction «résiste, prouve que tu existes ! », je pousse mentalement la chansonnette. Petit mantra d’auto-motivation. Et ça marche. Mais, de toute façon, c’est dans mon tempérament. Donc, pour « prouver que j’existe » en cette période de rentrée synonyme pour moi de privation de liberté (et je suis loin de travailler au bagne ou au fin fond de la mine), j’ai ma méthode : l’art en catimini, l’art en douce, l’art à la sauvette, l’art pour se sauver (dans tous les sens du terme …). Comment faire ? …

Le jardin en août

J‘ai hésité à vous parler du jardin en août tant le temps – des côtes de la Manche aux collines du Boulonnais – a été ATROCE. Et encore, le mot est faible. Pluies quasi quotidiennes, orages, brume, bruine … Tout ce qui se fait de plus déplaisant et déprimant dans le domaine météorologique, tout ce que je déteste (contrairement à Monsieur Bruxelles qui n’est jamais si heureux que sous une pluie glacée…) fût notre lot quasi quotidien. Seulement trois ou quatre jours de très beau temps en un mois ! Nous avons donc tenté d’en profiter au maximum, tels des prisonniers se retrouvant dehors et s’étonnant que le ciel puisse encore être bleu. Pour moi qui n’aime rien tant que le grand soleil, quelle punition ! Les quelques photos que je partage ici ont été prises, pour la plupart, lors des rares – et bénies ! – éclaircies. En juillet, je vous conseillais de chausser vos bottes pour la visite du jardin, et bien, gardez les pour le tour du jardin en août ! Bon, les …

Tarte aux pêches et brugnons

J‘aime les rituels sucrés qui rythment l’année et nous rappellent, beaucoup mieux que le calendrier, l’enchaînement des saisons : tarte aux mirabelles en automne, gâteau aux pommes, sablés à la cannelle et chocolat chaud en hiver … mais bon, nous n’en sommes pas encore là ! Pour l’heure, c’est encore l’été – enfin, par intermittence, car le nord s’obstine cette année à ressembler à sa caricature de contrée polaire noyée sous la pluie – et je peux encore et encore régaler les gourmands avec ma tarte pêches-brugnons. C’est une simple tarte aux fruits mais qui en a fait soupirer de contentement plus d’un. « Une explosion de saveurs ! » (dixit un aficionado reconnaissant) et pour cause : des fruits mûrs à point, des amandes et des citrons parfumés. Une tarte-rayon de soleil, un condensé d’été, LE dessert de vacances par excellence à déguster au jardin un jour de grand beau temps (ou pour se consoler des averses…). La tarte prête à enfourner est déjà assez belle, vous ne trouvez pas ? J’adore les couleurs de la tarte sortant …

L’Alhambra

J‘avais promis, après vous avoir fait découvrir mon refuge secret en Andalousie, de vous parler de l’Alhambra, mais … je me suis dit que tout le monde connait cette merveille andalouse et que je risquais d’être terriblement ennuyeuse. Alors, je vous épargnerai les descriptifs assommants et les commentaires soporifiques et préfère partager avec vous quelques photos … Car, en dépit des touristes bariolés, des groupes bruyants, de tout ce désespérant peuple estival, le lieu est absolument magique et nous étonne, nous charme, nous éblouit bien au-delà de ce que l’on avait imaginé.

Les pastéis de bacalhau de Rosa Gomes

Il y a comme ça des rituels estivaux, des règles « familio-gastronomiques » auxquels on se plie sans effort et que l’on suit avec délice. Comme par exemple, celui des pastéis de bacalhau, ces délicieuses croquettes de morue portugaises. Tous les ans, l’été venu, Madame Gomes (que nous préférons appeler Rosa) nous prépare ses pastéis ; soit une bonne centaine de croquettes de la taille d’une petite souris qui voyagent ensuite toutes congelées dans une belle glacière bleue – véritable malle au trésor lusitanien – jusqu’à la campagne. Nous n’aurons plus alors qu’à les faire frire et les déguster en nous pâmant car, comme dirait ma nièce Juliette : « c’est trop bon ! ». Congeler les pastéis est extrêmement pratique (c’est Diane qui en a eu l’idée et Rosa qui l’a expérimentée avec succès – bien des années avant que les professionnels du surgelé le fasse !). Dès que les croquettes ont été façonnées, il suffit de les expédier au grand froid. Ensuite, inutile de les décongeler avant cuisson mais les plonger encore gelées dans l’huile chaude. Cela …

Balcon d’été

Je vous avais promis (enfin, pour ceux que ça intéresse !) des nouvelles de mon balcon, mon espace de « ressourcement », ma green therapy, mon yoga à moi. Et bien, voilà quelques photos afin de vous donner une idée de mon « jardin » en été. Les plantes ont poussé. Elles ont fleuri. Et l’ambiance de jardin est au rendez-vous ! Bon, vous l’aurez remarqué, j’adore le rose indien et ces sauges en particulier. Et dans les lavandes, une artiste tisse sa toile. Ce qui est très agréable, c’est de pouvoir profiter des plantes et de la lumière qui joue à travers leur feuillage lorsque nous déjeunons ou l’après-midi en sirotant une tasse de thé – aussi relaxant que de contempler un feu de bois et, en tous cas, beaucoup mieux que de regarder la télévision. Mais ce qu’il y a de plus plaisant, c’est de pouvoir, en fin d’après-midi, s’extraire du travail en cours et sortir prendre le thé parmi les plantes. Ou, le soir venu … Un Riesling bien frais et mes belles lanternes grecques pour …

Het Baggaertshof

Début août. Les villes sont désertées, tout le monde est à la plage … Et c’est tant mieux ! Tant mieux pour ceux qui restent ou qui repoussent leur départ, trop heureux de savourer avec quelques privilégiés leurs villes qui semblent enfin respirer, se reposer, prendre elles aussi des vacances. Elles en profitent, se dorent au soleil, s’étirent comme des chats. Les villes, nos villes, celles qu’on aime, celles qu’on habite, se laissent alors explorer pour peu que l’on parcoure leurs artères, que l’on se perde dans leurs ruelles, le nez au vent, l’humeur vagabonde, sans rien attendre et cependant prêts à toutes les découvertes. Un état d’esprit, une disponibilité que l’on réserve habituellement à Rome, Berlin ou Venise mais qui dans les lieux familiers réserve parfois de bien belles surprises. C’est ce que j’ai vérifié hier à Courtrai… Je devais m’y rendre pour faire quelques emplettes militairement programmées (garer la voiture, pas de course, un, deux, trois, retour à la maison) afin de ne me laisser, en aucun cas, la possibilité de flâner (je …

Masques géants du Congo

Si d’aventure, vous passez par Bruxelles et par le quartier des musées, faites un saut au musée BELvue ! En effet, ce musée consacré à l’histoire de la Belgique (et donc de ses ex colonies – Tintin au Congo, c’était quand même pour de vrai …) présente une exposition temporaire de masques collectés par les missionnaires jésuites au Congo belge. Je dois avouer que j’y suis passée presque par hasard après avoir parqué (comme disent les belges) ma voiture devant le palais royal et avant de courir me sustenter chez Wittamer, ma « cantine » préférée (mais ça, j’en reparlerai une prochaine fois !). Par hasard donc, mais intriguée et ne demandant qu’à être surprise et étonnée. Et bien, je l’ai été ! Je ne suis pas – loin de là – une spécialiste de l’art africain mais suis curieuse et avide de découvertes même lorsqu’une forme d’art m’est étrangère ou n’est, a priori, pas ma tasse de thé. Le secret, selon moi, c’est de se rendre disponible et « d’ouvrir » son esprit. J’applique la « recette » que je donne aux personnes …

Le jardin en juillet

Le mois dernier, je vous proposais une petite visite photographique de notre jardin de Doudeauville et vous donnais rendez-vous en juillet ; l’idée étant de vous faire découvrir, mois après mois, les nouvelles floraisons, les nouvelles couleurs, le jardin en perpétuel mouvement, en constante évolution. J’espère que les premières photos vous auront donné envie de poursuivre la visite ! Si tel est le cas, chaussez vos bottes (le mois de juillet a été assez pluvieux) et descendons au jardin ! Les agastaches sont des plantes vivaces, mellifères (bourdons et abeilles en sont fous), de la famille des lamaciées. En plus d’être belle et de dégager, lorsque l’on froisse son feuillage, une délicieuse odeur anisée, dans l’agastache, tout est bon ! Les fleurs comme les feuilles. On les utilise dans les salades, pour aromatiser le lait ou les jus de fruits. Ici, une infusion d’agastache bleue (une explosion d’anis frais sur le palais !) aux propriétés digestives et utilisée également contre les rhumes. Et une coupe de melon simplement aromatisée aux fleurs d’agastache. J’adore la complémentarité …

Les haïkus disent tout

Les haïkus, ces très courts poèmes japonais – trois vers, c’est tout –, disent le monde, de la fourmi à la montagne, de la perle de rosée au ciel infini. « Fusion du cœur et des sens, du spirituel et du prosaïque ». Trois lignes qui disent le presque rien, l’infime, l’indicible, l’extraordinaire ordinaire. Trois lignes pour voir, ressentir et … méditer. J’avais, aujourd’hui, envie d’en partager quelques uns avec vous ! Ne possédant rien comme mon cœur est léger comme l’air est frais Issa Délice de traverser la rivière d’été sandales en main ! Buson Le saule peint le vent sans pinceau Saryû J’avais sommeil mais je suis retourné pour regarder le saule Baishitsu Parfois les nuages viennent reposer les gens d’admirer la lune Basho L’été – les mois de « vacance » – se prêtent bien à la contemplation du monde, non ? Nous avons le temps et la liberté, comme les enfants, d’être tout entiers dans ce que l’on voit, ce que l’on ressent, ce que l’on vit. Ici et maintenant. Il lèche la cuiller le gamin avec …