Auteur : Virginie M.

Cortijo Opazo, un refuge dans les Alpujarras

Ces derniers jours, il a fait chaud. Un air brulant est remonté du sud du sud jusqu’à la mer du Nord comme une carte-postale sensitive expédiée par un amoureux des contrées arides, des soleils implacables, des paysages secs et majestueusement dépouillés. Une chaleur pour se souvenir de l’Andalousie… Oui, je sais, j’en ai déjà parlé, et je vais sembler quelque peu obsédée, mais, bon, il y a comme ça des pays, des régions, des jardins, des maisons dans lesquels on se sent parfaitement bien et qui, sitôt découverts, nous sont déjà familiers, nous apaisent et nous rendent heureux ; la conjonction enchantée d’une certaine lumière, de la douceur de ce vent là, du parfum de ces plantes, des hommes et des bêtes qui y vivent… Le Cortijo Opazo, point minuscule sur la carte de l’Andalousie fait partie de ces endroits magiques ; en tous cas pour moi. L’été dernier, je voulais à tout prix fuir les ciels du nord qui restaient désespérément gris – et dieu sait pourtant si je les aime – et, comme …

Casse-croûte andalou

L‘été dernier, lorsque nous revenions de nos longues balades, fourbus, tout poisseux de chaleur et de poussière mais ravis et ivres de ciel et de soleil nous n’avions qu’une seule envie, enfin plutôt deux : une douche fraîche suivie d’un déjeuner de berger andalou. Jambon de Trevelez (celui de Juan, notre voisin), fromage de brebis, chorizo, tomates de jardin, huile d’olive et pain frais. Le tout arrosé de vin rouge ou blanc selon notre envie du moment. Repas simplissime et délicieux. A refaire, ici, pour se souvenir de là-bas (télé-transportation par les papilles). Casse-croûte andalou d’ici (préparé en 30 secondes !) Disposez harmonieusement sur les assiettes : du jambon de Trevelez* quelques tranches de chorizo artisanal (sur ma photo : version sans, mais c’est meilleur avec !) des quartiers de tomates anciennes (de vraies tomates en fait !) bio et mûres à point quelques morceaux de Manchego** au lait cru plusieurs olives : des Gordal*** vertes (grosses comme de petites prunes) ou des olives noires ou farcies aux anchois ou à l’ail … Arrosez d’un filet d’une bonne huile d’olive bio. Salez, …

Le jardin en juin

Notre jardin, comme tous les jardins, est toujours en mouvement et chaque saison, chaque jour, le voit se transformer. Aussi, j’ai pensé que certains d’entres-vous, amoureux des jardins, aimeraient le découvrir mois après mois.  Première étape : juin ! Pour une petite visite photographique.   Dans un prochain article, je vous parlerai de l’histoire du jardin qui, comme Paris (ma grand-mère adorait cette expression), ne s’est pas fait en un jour ! Et pour les floraisons de juillet, rendez-vous ici-même le mois prochain !   Du côté des coulisses…  

Jardin secret de roses

A Courtrai, en Flandre, juste de l’autre côté de la frontière, se cache une merveille dissimulée par les grands arbres du château ‘t Hooghe : une roseraie comme un bijou posée à côté d’un jardin sauvage. Je m’y suis rendue pour la première fois il y a peu de temps, intriguée et légèrement dubitative quant à ce que j’allais découvrir. Les roseraies de ville sont parfois si terriblement ennuyeuses ! Rangées de rosiers déprimants ou prétentieux, alignés au garde à vous ; très peu pour moi. Là, en revanche, vous êtes d’abord dans un jardin. Des haies de charme et de buis délimitent les parterres, vous passez en quelques pas d’un jardin anglais avec ses mixed-borders à un délicieux petit jardin à la française puis aux « chambres » de la Rose d’Or et des roses thé. A l’arrière du château– qui est en fait une grande bâtisse néo-classique – se trouve le souvenir d’un jardin paysage créé au 19ème siècle : une vaste étendue d’herbe ceinturée de vieux arbres, des herbes un peu folles, des buissons de sureau – l’arbre aux …

Immobile

Mon genou gauche a eu raison de moi – enfin, plus précisément mon ménisque; ce petit cartilage en forme de croissant de lune qui, lorsqu’il se casse, révèle très douloureusement une présence que nous ignorions jusque là. La revanche des discrets en quelque sorte … Me voilà donc immobilisée depuis plus de deux semaines, privée de sortie et contrainte à la patience. Une punition. Heureusement, j’ai mon jardin suspendu, plus beau de jour en jour (je vous en montrerai quelques photos prochainement) et les livres ! Aujourd’hui, est-ce l’immobilité forcée qui m’a conduite à relire « Théorie du voyage » de Michel Onfray ? Sans doute. Le besoin quasi viscéral de partir, de s’échapper, de vagabonder, de retrouver les lieux qui sont les nôtres – qui nous correspondent profondément – et finalement de se rencontrer soi même. Le désir du voyage qui commence dans les livres, avec les atlas et les cartes de géographie qui se nourrit de la poésie et qui jamais ne s’assouvit … C’est de cela dont il s’agit dans la Théorie du voyage. « Jusqu’au bord …

Pluie et tarte aux fraises

Il pleut. Les gouttières débordent. Tout le jardin est noyé. Journée de printemps pluvieux à la campagne ; temps idéal pour la première tarte aux fraises de la saison. Pour être honnête, je devrais plutôt dire que la pluie (presque bienvenue) est un prétexte tout trouvé : nous ne pouvons pas sortir, alors, occupons nous de façon gourmande à l’intérieur. De plus, deux belles barquettes de fraises dorment dans le cellier. Ce serait un crime de ne pas les manger et un double crime de les manger simplement saupoudrées de sucre. Elles méritent mieux… et nous aussi. Il faut bien se consoler de la pluie, n’est-ce pas ? Voilà ma version mise au point après avoir essayé bon nombre de recettes différentes. Elle est inratable : la pâte se travaille aisément et la crème pâtissière n’est ni trop épaisse ni trop liquide. De plus, elle est relativement rapide à faire la pâte se réalisant au robot.  Tarte aux Fraises Ingrédients Pour la pâte sablée amande : 200 g de farine 150 g de beurre très froid 70 g de sucre …

Nuages…

Coincés dans un embouteillage, immobilisés à un feu rouge qui n’en finir pas de rougir ou simplement ralentis par un limaçon motorisé … Toutes ces minutes perdues enfermés dans nos boîtes de métal nous font pester et nous lamenter. Mais pas toujours… Il suffit par exemple que le hasard s’en mêle et nous offre rien de moins qu’une œuvre d’art éphémère, un mini happening, une performance pour nous tout seul. Comment ? Il suffit d’ouvrir grand les yeux. De REGARDER et d’ECOUTER. Je m’explique. Imaginons un bouchon, les voitures en chapelet sur l’asphalte d’une autoroute. C’est un jour de grand vent qui roule et chahute les grosses volutes des nuages dans l’azur du ciel (ce qui est déjà en soi le plus beau des spectacles), fatigué, lassé, vous allumez machinalement la radio et tombez par hasard sur une chanson, un concerto ou un air d’opéra qui se trouve être – vous vous en rendez-compte en l’espace d’un fragment de seconde – le reflet de ce ciel là, de cette lumière là ; en accord avec votre bonheur …

Green therapy

M ieux que le yoga, mieux que les massages relaxants, mieux que la méditation il y a … le jardinage ! Même en ville, sur un coin de balcon, je ne connais rien de tel pour se détendre, faire le vide, relativiser et finalement se sentir bien. Aujourd’hui, rempotage des herbes aromatiques : thym, verveine citronnelle, basilic, sauge, estragon et romarin. Puis installation des petits nouveaux : un eucalyptus et un amélanchier. J’adore le feuillage vert grisé du premier et l’élégance du second. Enfin, séance « mise en beauté » pour les plantes déjà en place ; quelques coups de sécateur, une bonne douche et le tour est joué. J’ai, depuis quelques années – et à force d’essais et de tentatives -, limité mon « jardin » à des plantes costaudes ayant fait leurs preuves de résistance : Hostas, carex, salvias, cinéraires, buis, lavandes, lyriopes muscari, géraniums rosa ou citronnelle… Cela peut sembler étrange mais, en ville, les plantes sont beaucoup plus sujettes aux maladies qu’à la campagne. Dans notre jardin de Doudeauville, les mésanges, les merles, les grives nous épargnent la chasse aux …

Federico Garcia Lorca

Diane me lisait ses poèmes lorsque j’étais toute petite. La « berceuse aux oranges » a bercé mon enfance. Est-ce pour cela que j’aime tant ses mots, ses couleurs, ses images, sa nostalgie ? Régulièrement je relis ses poèmes. Le matin, au petit déjeuner, une tasse de thé à la main, le livre ouvert à côté des tartines de miel, je savoure une page ou deux. Mieux que des vitamines. Une dose de beauté pour affronter une journée de travail et les petites horreurs quotidiennes. J’ai mon armure invisible. Caprice Au filet de la lune, araignée du ciel, se prennent les étoiles qui voltigent. Paysage sans chanson Ciel bleu. Campagne jaune. Montagne bleue. Campagne jaune. Par la plaine grillée un olivier chemine. Un olivier tout seul. Voyage La bouche du couchant mord la montagne. Une petite étoile s’est sauvée dans l’azur. Nocturne schématique Fenouil, serpent et jonc. Arôme, sillage et pénombre. Air, terre et solitude. (L’échelle atteint la lune.) L’été dernier, j’avais emporté « Romancero gitan » et « Les sonnets de l’amour obscur ». …

Ciel du soir, ciel du matin

Hier soir, après avoir bien travaillé, je me suis accordé une petite récompense. Je suis sortie sur mon balcon avec une tasse de thé (et oui, je bois encore du thé, même quand le soleil se couche). La ville était redevenue silencieuse. Les feux tricolores tricolorisaient tranquillement sur le boulevard vidé de ses voitures. Et juste en face, les petites sculptures graphiques des antennes jouant aux ombres chinoises et cet oiseau immobile contemplant le croissant de la lune qui se lève. Une gorgée de thé, une gorgée de ciel. Belle façon de finir la journée, non ? Ce matin, dans la cuisine, j’ai préparé le petit déjeuner devant le ciel très graphiquement zébré par les- si bien nommés – avions de ligne… (j’aime à croire que les pilotes sont en fait des artistes). Belle façon de commencer la journée, non ?